La maison d’édition Artège propose aux lecteurs une collection de livres intitulée Guide de lecture des Textes du Concile Vatican II. Ainsi, j’ai sous les yeux un Guide de lecture de Sacrosanctum Concilium, sur la liturgie, et un Guide de lecture de Dei Verbum, sur la Révélation.
L’initiative est louable et on aurait bien aimé que les éditeurs la soufflent à l’oreille des membres de la curie romaine. Car, à vrai dire, malgré la bonne orientation de l’ensemble, ce type d’ouvrages souffre de n’être qu’un commentaire de plus – et il en existe déjà des milliers – sur les textes du Concile.
Or, on aimerait, on souhaiterait, on attend, que, au regard des querelles et disputes, polémiques et excommunications prononcées au nom du Concile ou contre le Concile, que le magistère de l’Église, seul compétent en la matière, donne la véritable interprétation magistérielle de ces textes. Pour beaucoup de points, ce n’est toujours pas le cas. Les normes édictées ont également parfois été bafouées par ceux-là même qui les avaient votées. Le commentaire donné ici au passage de Sacrosanctum Concilium sur la langue latine nous apprend ainsi seulement que le latin a été déclaré langue liturgique et que des exceptions étaient prévues. Le commentaire nous explique ensuite l’évolution qui a renversé la norme au profit des exceptions.
Mais nous le savions depuis longtemps et si nous ne le savons pas, nous le subissons depuis longtemps. Ce que nous voulons, c’est un texte du magistère qui dise clairement si l’exception est devenue la norme et le principe, l’exception. On ne le trouvera pas dans ce livre, car malgré sa bonne foi, l’auteur n’en n’a pas le pouvoir.
Un auteur dont nous ne savons d’ailleurs rien, qui n’est présenté dans aucun volume, dont nous ignorons les compétences – plus à l’aise, semble-t-il en liturgie –, un parfait inconnu donc, de bonne intention, mais inconnu quand même.
Après quelques recherches sur Internet, il semblerait qu’il s’agisse – mais sans certitude – de don François-Régis Moreau, de la communauté Saint-Martin. Un gage donc de fidélité au magistère dans cette vision herméneutique de la continuité voulue par Benoît XVI, qui à le souci légitime de vouloir éviter la rupture avec la Tradition mais qui a tendance le plus souvent, dans ses applications concrètes, à esquiver les vraies difficultés.