J’ai consacré deux papiers (ici et là) à l’invitation par le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, des deux candidats – principaux – à l’élection présidentielle au Al Smith Dinner du 18 octobre prochain, c’est-à-dire à deux semaines du jour du scrutin. Une double invitation qui, en vérité, n’a pas été lancée par le cardinal lui-même, mais par fondation qui organise ce dîner au profit des œuvres de charité de l’archidiocèse de New York. Toutefois, l’archevêque l’a avalisée. Les critiques, notamment celles de catholiques engagés dans le combat pro-vie, n’ont pas manqué. J’en ai signalé quelques unes : il y en a de très nombreuses autres. Bill Donohue, président de la Catholic League, n’est pas de leur avis et l’a fait savoir dans un communiqué daté d’hier. Je crois utile de lui donner aussi la parole.
« Il est coutumier, sans que la chose soit obligatoire, que l’archevêque de New York invite les candidats présidentiels des deux principaux partis au Al Smith Dinner annuel de la ville de New York. Cette année, les deux candidats seront présents. Certains ne sont pas heureux de ces choix, notamment de la décision d’inviter le Président Obama. Le cardinal Timothy Dolan n’a pas été timide dans ses critiques du Health and Human Services (HHS) Mandate, il a pourtant décider de s’élever au-dessus de la politique du moment en permettant aux deux candidats présidentiels de prendre part à cet événement à but charitable.
Dans l’émission du 9 août de Lou Dobbs Tonight (Fox Business Channel), j’ai vigoureusement défendu la décision du cardinal Dolan. J’en avais parlé avec lui plus tôt le jour même et m’étais rendu compte, sans grande surprise, que l’archevêque de New York n’avait pas l’intention de changer sa conviction que le HHS Mandate devait être combattu avec tous les moyens dont nous disposons. Sa résolution est inflexible. Pour moi, c’était un point final. Mais pas pour d’autres.
Si les catholiques veulent changer la culture, il faut qu’ils s’y impliquent. Pratiquement parlant, cela veut dire que nous devons inviter des personnalités politiques locales à la Messe de minuit, indépendamment de leur religion ou de leur engagement politique, cela veut dire que nous rompions le pain avec nous adversaires lors d’événements commémoratifs, cela veut dire que nous devons fraterniser avec ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord et qui occupent des fonctions municipales, dans les États ou au plan fédéral. Cela ne veut pas dire que nous nous vendons.
Agir diplomatiquement pourra parfois sembler difficile à avaler. Mais suivre un protocole cela n’équivaut pas à prostituer ses principes. Tous ceux qui auront lu la déclaration d’hier du cardinal Dolan sauront qu’il ne capitulera pas. Vraiment, il est incapable de le faire.
Pour conclure, et bien que je ne me rendrai pas à ce dîner (je ne me suis jamais rendu à un quelconque de ces dîners), ma défense de l’archevêque de New York a suscité un torrent de commentaires méprisants qui m’ont été adressés. Qu’importe. Mais le cardinal Dolan mérite mieux que cela. »
Ce que nous dit Bill Donohue était un peu ce que je laissais entendre dans mon premier article. Mais je pense, tout de même, qu’il eut mieux valu n’inviter ni Obama ni Romney cette année, ne serait-ce que pour ne pas laisser s’afficher publiquement tant de divisions chez les catholiques au moment même où ils ont tant besoin d’être unis face à ce qui les menace réellement. C’est mon opinion qui est vraiment de peu de poids, mais je respecte celle du cardinal Dolan qui en a évidemment infiniment plus, et celle de son avocat.
Le cardinal Dolan est digne de confiance, c’est le moins qu’on puisse dire. Et il n’est pas homme, semble-t-il, à avoir peur de qui que ce soit.
Respect due à la liberté de chacun et notamment du Cardinal Dolan
Il est incompréhensible que des chrétiens catholiques se permettent ainsi de s’élever publiquement contre un acte de leur cardinal, libre d’agir à sa guise dans le respect des convenances et de la foi. J’espère qu’ils comprendront que de telles protestations absurdes ne relève pas la crédibilité de leur action contre les lois Obama. D’autant que le Cardinal Dolan est
pleinement d’accord avec leur action contre ces lois.