Le cardinal américain Raymond Burke, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, vient de participer à Cork, en Irlande, à un colloque de trois jours organisé par la St. Coleman Society for Catholic Liturgy et consacré au thème « Célébrer l’Eucharistie : Sacrifice et Communion ». À l’occasion de cette manifestation, le cardinal Burke a accordé un entretien à Catholic News Agency (CNA) dans laquelle il a livré quelques réflexions sur la célébration eucharistique dénonçant, notamment, l’abus des concélébrations de la Sainte Messe : « Je ne pense pas que l’on devrait trop encourager la concélébration, parce que la norme c’est que le prêtre seul offre le Saint Sacrifice de la Messe (…) Si elle se reproduit trop souvent, cela peut développer [chez le prêtre] le sentiment d’être un parmi d’autres au lieu d’être vraiment le prêtre qui offre la Messe (…) et il peut penser qu’il participe à la Messe comme y participe l’assemblée (…) C’est le danger que je perçois aux trop nombreuses concélébrations [car] le prêtre est le serviteur du rite [et] non son protagoniste : le protagoniste, c’est le Christ (…) C’est donc une erreur absolue pour le prêtre que de penser : “comment puis-je rendre cela plus intéressant ?” ou “comment puis-je améliorer cela ?” ».
Le cardinal offre aussi dans cet entretien, des vues assez nouvelles – en tout cas que je n’ai pas lues depuis longtemps – sur les changements survenus, en ce qui concerne les rubriques liturgiques, entre le code de droit canon de 1917 et celui de 1983 qui a abrogé le précédent. Le code de 1917 stipulait explicitement que le prêtre « observera soigneusement et dévotement les rubriques de ses livres rituels, il veillera à ne pas ajouter de son propre arbitre d’autres cérémonies ou prières » (canon 818). Le cardinal signale également le canon 807 : « Le prêtre qui est conscient d’avoir commis un péché mortel, quoiqu’il estime en avoir eu la contrition, n’osera point célébrer la messe sans confession sacramentelle préalable; si en l’absence de confesseur et en cas de nécessité, après avoir fait un acte de contrition parfaite, il a célébré, il se confessera aussitôt que possible », qu’il commente ainsi : « Eh bien, ce canon qui était dans le code de 1917 a tout simplement été supprimé, et je pense qu’il devrait être réintroduit parce que cette idée de dignité a trait d’une manière prééminente au prêtre qui célèbre le sacrifice ».
Très intéressant…