“romain” entre donc dans la bataille présidentielle. Le jugement qu’il porte sur Obama est sévère mais encore une fois juste, donc charitable. On pourrait relever, çà et là, quelques points qui
mériteraient des nuances. Je n’évoquerai, en passant, que la « noblesse » de George Washington dont le comportement ne fut pas toujours honorable, il est vrai quand il était encore
officier dans l’armée britannique, ou le qualificatif de « 100% pro-vie » accordé à John McCain (100% me semble quelques % au-dessus de la réalité, mais il est vrai qu’en matière pro-vie
McCain surpasse très largement Obama… ce qui n’est pas difficile). Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’un texte d’intérêt et propre à faire réfléchir plus d’un Américain catholique.
C’est en tout cas ce que j’espère.
PS : on voudra bien ne pas me tenir trop rigueur de n’avoir guère “posté” ces derniers jours. La raison en est que j’ai suivi avec beaucoup d’attention – et donc en y consacrant beaucoup de temps
– les développements de la Conférence de Lambeth et de la crise de l’anglicanisme. On trouvera, si la chose intéresse, de longs papiers sur le blogue de L’Homme Nouveau
« Nous comprenons l’attirance de provoque Barack Obama. Il est à peu près impossible de ne pas l’apprécier. Comme son infatigable
partisan Oprah Winfrey, il y a quelque chose en lui qui exsude la franchise, la sincérité et une vraie préoccupation. Et toutes ces choses ne sont pas négligeables.
Dans l’Histoire, l’orientation de l’Amérique a été changée par des dirigeants politiques dont les fortes personnalités ont laissé leurs
marques sur le pays : le noble Washington, l’honnête Abe [Abraham Lincoln), le radieux Ronald Reagan.
La différence, bien sûr, c’est que ces dirigeants politiques qui ont changé l’orientation de la culture étaient des hommes qui partageaient
les principes fondateurs de la nation et y demeuraient attachés.
Douglas Kmiec, professeur à la Pepperdine University et qui s’est fait un nom dans l’administration Reagan, à la University
of Notre Dame et comme doyen de la Faculté de Droit de la Catholic University of America, dit qu’Obama est une personne de cette sorte et que c’est la raison pour laquelle il
soutient sa candidature à la présidence.
Il le qualifie de personne « intègre, intelligente et d’une authentique bonne volonté » qui « autant qu’il est humainement possible (…)
respectera et satisfera » ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.
Mais Obama ne se contente pas d’être en désaccord avec certains de ses opposants. Ses antécédents législatifs sont en désaccord
fondamental avec les principes fondateurs de la nation.
Le meilleur résumé des principes fondateurs de la nation se trouve dans la Déclaration d’indépendance elle-même : “Nous tenons [pour
évident que] tous les hommes sont créés égaux [et] qu’ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables (…) parmi lesquels le droit à la vie”.
Le relevé des votes d’Obama montre qu’il estime que certaines personnes n’ont pas droit à la vie : non seulement ceux qui ne sont pas
nés, mais aussi ceux qui étaient en train de naître (il soutient l’avortement par naissance partielle) et ceux qui sont nés accidentellement au cours d’un avortement (il a contribué à ce que soit
maintenue la pratique dite “d’avortement des nés vivant” ) et cela quand il n’était que sénateur de l’Illinois [il est aujourd’hui sénateur des États-Unis].
Il ne pense pas davantage que les personnes alertes mais dont le cerveau a subi un trauma, comme Terri Schiavo, ait le droit de vivre.
Il a déclaré que la plus grosse faute qu’il ait commise au Sénat fut de voter pour qu’on la maintienne en vie.
Kmiec dit qu’Obama n’est pas pro-avortement parce qu’il ne promeut pas activement l’avortement, mais se contente d’être
favorable à ce que les femmes puissent le choisir.
C’est faux. Obama ne veut pas que l’avortement soit juste un choix. Il veut que tous les Américains financent les avortements, que ce
soit notre choix ou non.
Obama, comme Président, nous apporterait le Freedom of Choice Act, une loi qui, si elle était votée et appliquée, interdirait à
toute entité gouvernementale au plan fédéral, à celui des États comme au plan local, de restreindre l’accès à l’évortement.
Le but annoncé de cette législation est de “mettre fin à la guerre de l’avortement” en autorisant l’avortement à la demande tout au
long des neuf mois de grossesse pour n’importe quelle raison et sans aucune limite sur toute l’étendue du territoire de la nation.
Cela aurait pour effet d’abolir toutes les lois fédérales ou des États, que défendent la majorité des Américains : celles qui exigent que
seuls des médecins diplômés puissent pratiquer l’avortement, que le consentement [à l’avortement] soit parfaitement informé, que les parents soient impliqués. Cette législation empêcherait à
l’avenir les États de se doter de mesures de protection similaires.
En plus, le Président Obama nous apporterait :
– le financement fédéral des recherche sur les cellules souches embryonnaires et les expérimentations mortelles sur les plus minuscules des
êtres humains ;
– le financement fédéral des recherches sur le clonage et la destruction des clones ;
– le financement fédéral de l’avortement à la demande ;
– le financement par les contribuables de l’avortement dans les hôpitaux militaires ;
– le financement par tous les contribuables américains de l’avortement à l’étranger dissimulée derrière le mot “aide” ;
– le financement par le contribuable d’un système de santé nationalisé ce qui se traduit dans d’autres pays par la décision par des
bureaucrates d’affecter des ressources limitées là où elles peuvent faire “le plus de bien”.
Ainsi, le système se refusera purement et simplement de couvrir les grossesses à risque, les soins pour les personnes en fin de vie, âgées ou
en train de mourir.
Kmiec a déclaré que l’avortement n’était pas nécessairement le problème n° 1 de notre époque, car il y a d’autres maux que nous devons
traiter.
Les évêques américains ont donné trois raisons pour lesquelles nous devons tout spécialement nous opposer à l’avortement.
La première c’est que c’est un mal intrinsèque et qui doit ainsi “toujours être rejeté et combattu et n’âtre jamais soutenu ou
toléré”. Le meurtre soutenu par l’État est un mal intrinsèque qui surpasse à peu près tous les autres.
La deuxième, c’est que le droit à la vie “est le plus fondamental des biens de l’homme, et celui qui conditionne tous les
autres”.
Troisième : “Un système légal qui viole le droit fondamental à la vie au motif du choix, est radicalement imparfait”.
Nous comprenons qu’il se trouve des gens qui veuillent soutenir Obama. C’est un gars sympathique. Et le choix alternatif, John
McCain [1] peut sembler moins sympathique et sortant davantage du moule habituel du politicien-type de Washington.
Mais, en cette occurrence, les faits sont plus éloquents que les mots. Il y a beaucoup de positions de McCain avec lesquelles les
catholiques peuvent être en désaccord. Mais lui a des antécédents de vote 100% pro-vie, une attitude maintenue pendant une longue carrière.
Les Américains devraient connaître la leçon par cœur : ne vous laissez pas baratiner par des politiciens qui semblent merveilleux mais
rejettent ce que votre nation défend. Nous aimerions infiniment qu’Obama change [2] et cesse d’être ce type de politicien. Pour le coup ce serait un changement [2] dans lequel nous
pourrions croire. »
[1] Il est à signaler que le sénateur John McCain a été reçu mercredi 30 juillet par Mgr Charles Chaput, à l’occasion d’un
nouveau déplacement en moins d’une semaine du candidat à l’investiture républicaine sur le territoire de l’archidiocèse de Denver (Colorado). L’archevêque a qualifié cet entretien de « privé »
précisant qu’il ne donnerait lieu à aucun commentaire.
[2] Allusion au slogan de la campagne d’Obama : Obama For Change (Obama pour changer, ou Obama pour que ça change, ou
encore Obama pour le changement).
Merci pour la traduction de cet article, mais il me semble que votre traduction “et cela quand il n’était que sénateur de l’Illinois” n’est pas correcte.
“ever since he was in the
Illinois Legislature“
Je traduirais plutôt par:
“alors qu’il n’était pas encore élu dans l’Illinois“
Votre note encadrée [] ne me semble pas correcte car vous opposez le sénateur d’un Etat à un sénateur des Etats-Unis (?) or il ne me semble pas qu’une telle distinction existe. Un sénateur est forcément élu au niveau d’un Etat et siège à Washington.
Je me trompe peut être, donc n’hésitez pas à me reprendre !
Par ailleurs, pour la phrase de l’article qui précise que Mc Cain a un historique de votes à 100% pro-vie ( ce que vous mettez en doute), le journal américain ne se base-t-il pas sur un suivi précis des votes pro-vie aux Chambres ?
Je sais que certaines associations tiennent un véritable “tableau de bord” de ces votes pour chaque parlementaire, et je serais donc surpris que l’article évoque cela sans se fonder sur du concret.
Néanmoins, certains Députés ou Sénateurs peuvent aussi s’abstenir quand cela les arrange…