Partant de l’idée bien connue depuis Monsieur de Buffon que « le style, c’est l’homme », le Père Raphaël Delarbre d’Aurillac a écrit un petit livre qui dresse un portrait de sainte Jeanne d’Arc par elle-même (Jeanne d’Arc par elle-même, Éditions Parthenon, 136 pages, 12€).
La Sainte de la Patrie n’a évidemment rien écrit par elle-même, mais ses propos ont été recueillis et fournissent la matière de ce petit livre pieux. L’auteur raconte l’histoire de Jeanne et intercale dans son récit les paroles rapportées de la sainte, permettant ainsi de bien saisir qui elle était.
Facile à lire, bien mis en page, ce petit livre est aussi intéressant par son auteur. Le Père Raphaël Delarbre d’Aurillac (1843-1924) appartenait à l’Ordre des frères mineurs et fut le fondateur et le supérieur de leur couvent de Bordeaux en 1872. Par la suite, il deviendra le provincial d’Aquitaine avant de rejoindre le Conseil supérieur de l’Ordre à Rome comme Définiteur. Il en devint Procureur général en 1889 et il travailla à l’unité des différentes branches franciscaines demandées par le pape Léon XIII.
Selon l’éditeur : « L’auteur par le choix de ses paroles les plus remarquables, nous livre un portrait de la sainte, peint par elle-même. La vierge de Domrémy se retrouve tout entière dans les admirables réponses aux divers examens auxquels elle fut soumise.
En dehors de son caractère spécial de guerrière, Jeanne, se montre admirable dans sa foi, son ardente piété, son zèle à promouvoir la pratique de la religion. “Que tous les gens de bien la prennent comme chef et comme guide pour défendre la religion et qu’ils cherchent à affermir entre eux la concorde qui seule peut faire espérer le salut commun.” (Saint Pie X). »
Un éclairage capital …parmi d’autres
Jeanne ne fut pas un “chef de guerre” à la façon de ses compères La Hire, Gilles de Rais, Poton de Xaintrailles et tant d’autres. Même à Compiègne où elle était réellement un des nombreux “chefs de bandes armées” avec sa petite troupe emmenée par le capitaine Baretta, Jeanne combattait pour ce qu’elle appelait “la bonne querelle”. Pas pour le profit matériel et les honneurs.
La foi est l’élément central, capital et moteur de l’épopée johannique. Une foi qu’il faut aussi considérer dans son contexte du début du XVe siècle, si différent du nôtre. Bien des aspects de la foi de Jeanne, de sa dévotion à son “roi du ciel” peuvent sembler naïfs, simplistes au travers du prisme de nos mentalités du XXIe siècle. Mais ce n’est pas ainsi que s’apprécient les personnages historiques. C’est un exercice difficile que de remettre les comportements dans leur contexte pour les comprendre vraiment. Une fois ce travail fait, la dimension humaine prend toute sa signification, la dimension religieuse de même.
Il y a tant à dire …
Alain VAUGE
auteur de “J’ai nom Jeanne la Pucelle, Journal d’une courte vie”, qui vient de paraître aux éditions Bénévent.
Pour en savoir plus : http://jeannedarc.monsite-orange.fr