L’origine du schisme qui allait conduire à la fondation d’une Église d’Angleterre autocéphale est finalement peu connue en France. Les éditions Clovis avaient édité (puis réédité) un excellent livre de Michael Davies sur La Réforme liturgique anglicane qui montrait à travers cette visite historique une étrange proximité au plan des principes avec la reforme liturgique catholique de 1969.
C’est un autre point de vue que développe dans un nouveau livre qui vient de paraître au Cerf Aimé Richardt, auteur bien connu pour ses ouvrages consacrés à l’affaire Galilée, à Luther, Érasme ou Calvin. Il écrit dans un français de très haute tenue, de manière claire et distincte, ce qui rend ses ouvrages très accessibles à un large public.
La problématique que traite son nouveau livre, Henri VIII et le schisme anglican (Le Cerf, 190 pages, 19€) vise à déterminer le poids du monarque anglais dans la naissance du schisme et la constitution d’une Église d’Angleterre. Cette influence est-elle déterminante ou, finalement, la naissance de cette Église s’inscrit-elle, d’abord et avant tout, dans le grand mouvement de réforme anti-romain qui a traversé l’Europe du Nord à cette époque ?
Pour l’auteur, il ne fait guère de doute que le rôle de Henri VIII fut prépondérant. Et il est vrai qu’au départ, le schisme anglican est né d’une lutte de pouvoir entre la monarchie anglaise et le Pape, à propos du mariage d’Henri VIII. Il n’y avait guère de volonté de réforme dans ce désir, sauf peut-être celui de changer des aspects disciplinaires et surtout (et de manière plus grave) la nature même du mariage chrétien. Ce n’est qu’ensuite qu’est venu se greffer le mouvement de protestantisation de cette Église. Henri VIII était, en effet, un bon théologien et, souligne Aimé Richardt, avait reçu le titre de Defensor Fidei en raison de son opposition aux idées de Luther.
Même si certaines affirmations de l’auteur peuvent étonner parfois, il s’agit là d’un livre très intéressant sur un pan de l’histoire de l’Église qui mérite d’être éclairé.
Il n’y aurait pas un “t” à “Aimé Richard” ?
Par ailleurs, son livre sur le jansénisme est assez décevant (ne cite pas les travaux majeurs sur la question faits durant les dernières décennies, change de point de vue, de pro- à anti- en fonction de la source qu’il exploite, etc.).
Effectivement, il y a un “t”. Nous avons corrigé. Merci.
Très intéressant, en effet, car c’est bien autour du mariage d’abord que se joue l’actualité en 2012, avec le PACS et autre “mariage homosexuel”. Voilà où conduit la prétention des laïcs à donner une définition du mariage. Alors que cette définition est donnée par la seule Eglise. Elle seule a compétence juridique sur les choses sacrées.
Je suis fasciné par la logique du laïcisme qui nous a conduit à des aberrations insoupçonnables lorsque l’on avait le “nez dans le guidon” des événements quotidiens au XVIe siècle. Otez une pierre, mettez la main sur une chose sacrée et tout s’écroule lentement mais sûrement. Dieu nous parle par ces événements, il nous met en garde contre notre peu de foi. Jésus-Christ ou le chaos, c’est ce qu’il me semble qu’Il nous dit.