Le cardinal Philippe Barbarin a donné un entretien au magazine Pèlerin, à paraître Jeudi Saint 5 avril. Dans l’introduction, il est qualifié d”‘archevêque de Lyon au franc parler“. A la lecture du texte, on ne comprend pas bien pourquoi. En voici quelques extraits :
“La présidentielle revêt l’aspect d’une élection suprême… avec un brin d’idolâtrie parfois. La charge du Président est importante pour la justice et l’équilibre du pays, mais n’allons pas faire de lui la référence de pensée ni le grand prêtre de la nation française… D’autant plus que la situation financière mondiale, les fragilités en Europe, diminuent la liberté d’action du chef de l’État.
L’Église ne donne pas de consigne de vote, mais lance un appel au discernement.
C’est ce que j’appelle la bonne distance. Quand les citoyens vraiment croyants mettent leur bulletin dans l’urne, c’est en relation avec leur foi. Ce choix est marqué par notre regard sur la société. L’Église catholique n’attend pas les rendez-vous électoraux pour réfléchir : sa doctrine sociale nourrit la parole des fidèles et des pasteurs. Les treize points donnés par l’épiscopat à l’automne sont des éléments précis à propos des questions économiques, écologiques, éthiques, internationales… Personnellement, j’aurais mis la question du travail plus en valeur, parce que le chômage massif est une blessure profonde dans la société française. […]
Il semblerait que les lefebvristes refusent la porte ouverte par le Vatican. Est-ce un échec ?
Une division qui se confirme, c’est un échec. Il faut bien comprendre la démarche de Benoît XVI : ceux qui ont été abusivement consacrés évêques en 1988 prennent de l’âge. Ils avaient grandi comme nous, et servi la messe, comme moi quand j’étais gamin. Nous avons une expérience commune, au plan familial ou ecclésial, même s’ils ont mal vécu Vatican II. Maintenant, s’ils consacrent de nouveaux évêques, ceux-ci auront toujours vécu à part. La rupture sera consommée, sans doute pour longtemps.”
Qualifiez-vous ce genre de propos de “franc-parler” ? Moi pas.