À son tour, le vaticaniste Sandro Magister s’empare de la nomination de Mgr Brouwet à Lourdes et publie sur son blog une contribution non signée sur ce sujet. Le signataire rapproche cette nomination d’une autre, celle de Mgr Francesco Moraglia comme patriarche de Venise. Dans les deux cas affirme le blog de Sandro Magister, il s’agit d’une nomination personnelle du pape Benoît XVI :
Pas plus que celui de Moraglia, le choix de Brouwet n’a fait l’objet d’un examen par les cardinaux et évêques de la congrégation dont c’est la tâche, lors de l’une des réunions qu’ils tiennent chaque jeudi. Moraglia et Brouwet prendront l’un comme l’autre possession de leur diocèse respectif le 25 mars prochain, fête de l’Annonciation.
C’est donc un dossier qui a été traité par Benoît XVI et par le cardinal Ouellet, préfet de la congrégation des évêques, directement.
Outre la formation et les préférences théologiques du nouvel évêque de Lourdes, le blog du vaticaniste pointe également le bon accueil que Mgr Brouwet fait à la liturgie traditionnelle :
on reconnaît à Mgr Brouwet une sensibilité liturgique particulièrement fidèle à la tradition, en dépit de son jeune âge. Le 25 décembre dernier, il a célébré la messe de Noël selon la forme extraordinaire du rite romain, en accord avec le motu proprio “Summorum pontificum”. Il a aussi participé aux pèlerinages traditionalistes de Paris à Chartres le jour de la Pentecôte. Et il est également dans la ligne de la tradition par ses prises de position concernant les questions morales.
Cela ne veut pas dire que Brouwet soit un traditionaliste tout court ; il suffit de voir les photos officielles où il figure en clergyman pour le comprendre. Il appartient plutôt à cette génération de jeunes prêtres qui, comme le pape Ratzinger, considèrent le monde traditionaliste – très vivace en France, y compris dans sa composante non lefebvriste – davantage comme une ressource que comme un problème, contrairement à la vieille garde progressiste de l’épiscopat, de moins en moins influente, mais aussi à la génération “lustigerienne” qui en incarne actuellement le leadership, à travers des personnalités telles que le cardinal archevêque de Paris André Vingt-Trois ou l’archevêque de Rennes Pierre d’Ornellas.
Une petite phrase résume ce long passage : Mgr Brouwet considère « le monde traditionaliste – très vivace en France, y compris dans sa composante non lefebvriste – davantage comme une ressource que comme un problème ».
La perspective change et cela explique bien des choses.