Né le 17 juin 1923 à Brooklyn (New York), le cardinal américain Anthony Bevilacqua a été rappelé à Dieu hier à l’âge de 88 ans. Il est décédé dans l’appartement qu’il occupait au séminaire St. Charles Borromeo de Wynnewood (Pennsylvanie) depuis 2003.
Ordonné prêtre pour l’archidiocèse de New York le 11 juin 1949, le prélat fut nommé évêque auxiliaire de l’évêché de Brooklyn le 7 octobre 1980, puis dixième évêque de Pittsburgh (Pennsylvanie) le 7 octobre 1983 avant de devenir, le 8 décembre 1987, archevêque de Philadelphie (Pennsylvanie) ce qui lui permit d’être élevé à la pourpre cardinalice en 1991. Arrivé à l’âge de 75 ans en 1998, il présenta sa démission du pape mais Jean-Paul II le maintint en fonction jusqu’en juin 2003 alors même qu’il avait perdu, en raison de son âge (80 ans), la possibilité de participer au conclave. Il ne participa donc pas à celui qui éleva le cardinal Ratzinger au souverain pontificat en 2005. Il fut administrateur apostolique de l’archidiocèse de Philadelphie jusqu’au 15 juillet 2003, date à laquelle Mgr Justin Rigali, ancien archevêque de St. Louis (Missouri), lui succéda avant, lui-même, d’être remplacé en septembre dernier par Mgr Charles Chaput.
Docteur en droit canon, le prélat défunt participa activement à la réduction du nouveau Code de droit canonique (1983). Plutôt “progressiste” sur certaines questions sociales, le cardinal passait pour orthodoxe en matière de doctrine et de sexualité, et très “romain”. Sa plus grande joie fut sans doute de voir la Mère Katherine Drexel de Philadelphie canonisée en 2000 ; une cause à laquelle il avait beaucoup travaillé. Sa pire douleur, celle d’avoir été incriminé à deux reprises en 2005 par la justice américaine pour de supposées négligences de sa part dans le traitement de prêtres abuseurs sexuels de mineurs dans son archidiocèse. On le savait atteint, depuis février 2011, d’un cancer et de démence sénile.