L’historien Yves Chiron a publié récemment une Histoire des conciles (Perrin, 288 pages, 22€), une publication qui s’inscrit bien évidemment dans la perspective du cinquantième anniversaire du Concile Vatican II. La démarche est intéressante car Yves Chiron n’isole pas Vatican II en se concentrant seulement sur lui, au risque d’en faire un super-dogme, ou un cinquième évangile comme le dénonçait Mgr Schneider lors de l’assemblée de Réunicatho le 15 janvier dernier.
Tout au contraire, il replace ainsi le dernier concile dans une perspective plus grande et plus large, montrant l’importance des diverses assemblées conciliaires. C’est « une pratique très ancienne dans l’Église » écrit l’auteur, qui précise : « Ces vingt et un conciles sont autant de pierres milliaires de l’histoire de l’Église ».
Pour chacun d’eux, on trouve dans cet ouvrage un rappel du contexte historique de sa convocation, l’exposé de son déroulement (et des débats souvent âpres qui s’y déroulent), les grandes décisions doctrinales ainsi que les décisions disciplinaires prises, une distinction importante qui permet de ne pas tout mélanger ou, plus exactement, tout dogmatiser.
Sur Vatican II, l’auteur est prudent. Il le qualifie de « concile hors du commun », rappelle qu’il fut un « concile éminemment pastoral par son intention fondamentale » avant de préciser immédiatement : « ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas été aussi doctrinal ». Difficile de savoir exactement ce qu’il fut, une sorte de concile en apesanteur dogmatique. À plusieurs reprises, il utilise l’expression de « reformulation » de la doctrine, formule qu’il emprunte à Mgr Frost (qu’il cite). On devra s’en contenter. Malgré tout, l’ouvrage est précieux tant les milieux catholiques ont perdu la mémoire de leur histoire.