Mary Grassa O’Neill en compagnie du cardinal Sean O’Malley
Mon intention n’est pas d’entrer ici dans la polémique qui oppose l’archidiocèse de Boston à un certain nombre de blogues catholiques du Massachussetts, notamment le blogue Boston Catholic Insider, qui dénoncent la gestion financière et administrative de l’archidiocèse dirigé par le cardinal Sean O’Malley, comme très approximative et trop marquée par le copinage. Je suis en train de travailler ce dossier délicat, accumulant des éléments qui me serviront bien quelque jour à un post sur ce blogue. L’archidiocèse conteste les faits allégués dans ces blogues, critique l’anonymat des blogueurs et en est arrivé à suspendre l’accès à ces blogues pour ses employés pendant leur temps de travail. Les blogueurs dénoncent évidemment cette “censure à la chinoise”, justifient leur anonymat pour des raisons professionnelles ou familiales et regrettent l’impossibilité mise par l’archidiocèse à les recevoir pour discuter des problèmes qu’ils soulèvent. La situation est embrouillée mais elle pose de vrais problèmes : 1. l’exigence de transparence financière et administrative d’un diocèse n’est pas un outrage à l’autorité diocésaine ; 2. l’anonymat des animateurs de trop de blogues pose un problème éthique.
Cela étant dit, il n’en demeure pas moins que la gestion de l’archidiocèse de Boston, vue de Paris, pose quelques questions comme le soulignait hier, par un exemple concret, le Boston Catholic Insider.
Mary Grassa O’Neill a été nommé en janvier 2008 « superintendent », ou si l’on préfère directrice de l’enseignement catholique pour l’archidiocèse de Boston par le cardinal O’Maley. Jusque là rien de très palpitant. Ce qui l’est davantage, c’est le salaire annuel de Mme Grassa O’Neill : 325 000 $ soit près de 254 000 €. C’est l’équivalent de ce que touche le directeur de l’enseignement public de Boston (335 000 $) alors que le nombre d’élèves dont la directrice a la charge est 24 % moindre (43 000 élèves) que celui du directeur de Boston (56 000 élèves). Ce salaire est véritablement mirobolant quand on le rapporte à ce que touchent les alter ego de Mme Grassa O’Neill. Le superintendent de l’enseignement public de New York, Joel Klein, touche 250 000 $ par an alors qu’il gère le plus important système d’enseignement public des États-Unis : 1,1 million d’élèves. Celui de Los Angeles, qui est le second aux États-Unis, enseigne près de 700 000 élèves : son superintendent, Ramon Cortines, gagne également 250 000 $ par an.
Je pense, mais c’est là une opinion personnelle, qu’il y a une curieuse politique des salaires dans l’archidiocèse de Boston… Surtout quand on ne cesse de faire la quête auprès des fidèles car on manque d’argent.