Lors de ses voeux à la Curie, dont je parlais récemment, le Pape a également parlé de la crise de l’Eglise, sans faux semblant:
Les personnes qui vont régulièrement à l’église sont de plus en plus âgées, et que leur nombre diminue continuellement. Il y a aussi une stagnation des vocations au sacerdoce, tandis que le scepticisme et l’incroyance augmentent… Il y a des discussions sans fin sur ce qu’il faut faire pour inverser cette tendance. Certes, il faut faire beaucoup de choses! Mais uniquement le faire ne résout pas le problème. Le centre de la crise de l’Eglise en Europe…est la crise de la foi. Si nous ne trouvons pas une réponse à celle-ci, si la foi ne retrouve pas une nouvelle vitalité, en devenant une conviction profonde et une force réelle grâce à la rencontre de Jésus-Christ, toutes les autres réformes resteront inefficaces”. Face à cela, ma visite en Afrique, “avec sa joyeuse passion pour la foi, a été un grand encouragement. Là on ne perçoit aucun signe de cette lassitude de la foi, si répandue parmi nous… Avec tous les problèmes, les souffrances et les peines qui assurément se rencontrent justement en Afrique, on expérimentait toujours la joie d’être chrétiens, le fait d’être soutenus par le bonheur intérieur de connaître le Christ et d’appartenir à son Eglise. De cette joie naissent aussi les énergies pour servir le Christ dans les situations opprimantes de souffrance humaine, pour se mettre à sa disposition sans se replier sur son propre bien-être. Rencontrer cette foi prête au sacrifice, et précisément en cela joyeuse, est un grand remède contre la fatigue du fait d’être chrétiens que nous expérimentons en Europe.
C’est précisément dans le contexte de la réponse à cette crise de la foi qu’il faut replacer toutes les tentatives de dialogue que le Pape a lancées en direction des chrétiens séparés plus ou moins nettement de Rome (anglicans, orthodoxes et le cas particulier de la Fraternité St Pie X qui, à la différence des autres, reconnaît l’autorité du pontife romain, mais ne dispose pas – pas encore – d’une situation canonique).
Si on ne comprend pas que Benoît XVI est taraudé par le déclin de la foi dans le continent européen qui a, le premier, accueilli le christianisme avec enthousiasme, on ne peut pas non plus comprendre ces discussions. Mais si on partage son analyse sur cette crise de la foi, alors, toutes les réticences, internes et externes, apparaissent bien mesquines…
Source: VIS
le Saint-Père indique bien le remède : la rencontre de Jésus-Christ. Effectivement, tout est là ! Mais qui connaît encore le chemin de la rencontre ?