L’édition de Zenit, en espagnol, du 28 octobre a publié une note de Stéphane Fontana, directeur de l’Observatoire International, Cardinal Van Thuân, sur la doctrine sociale de l’Eglise, concernant le document de l’épiscopat français sur les prochaines élections. Traduction par ce blogue :
La note aborde une série de thèmes de grande importance morale et politique en vue des élections. Dans ce catalogue : vie naissante, famille, éducation, banlieue et cité, environnement, économie et justice, coopération internationale et immigration, handicapés, fin de vie, patrimoine culturel, Europe, laïcité et vie en société. Pour chaque sujet, les indications éthiques des évêques sont brièvement exposées. La note se termine par une invitation à prendre au sérieux l’enseignement social de l’Eglise et, à l’aide de quelques citations du magistère, le rôle de l’Eglise est rappelé dans le débat entre les problématiques politiques. Ceci est un résumé de l’exposé de la Note.
Si nous pouvons nous permettre quelque observation évaluative, nous notons que les indications sont avant tout éthico-sociologiques. Elles sont en grande partie des considérations de morale commune. On n’y trouve aucune spécificité religieuse catholique. Par exemple on ne mentionne pas « la place de Dieu dans le monde ». Nulle part il n’est dit que la solution verticale des problèmes reste fondamentale. De telle façon que les remarques qui sont présentées dans la Note, sont par-dessus tout horizontales, semblables aux remarques d’autres agences sociales ou éthiques.
Une seconde observation fait référence aux principes non négociables. Tous les thèmes sont présentés comme s’ils avaient la même importance pour guider l’électeur dans sa décision électorale. Il est vrai que quelques-uns sont mis en relief dans la liste, – vie, famille, éducation- mais il n’est pas dit qu’ils doivent être premiers pour guider le jugement politique. Sans cette précision, l’électeur catholique pourra mettre sur le même plan la défense de la vie et les problématiques de l’immigration, la protection de la famille et la consolidation du processus d’intégration européenne. On peut comprendre qu’à cette occasion les évêques français essaient de s’adresser à tous et pas seulement aux catholiques. C’est certainement pour cela qu’ils utilisent un langage peu religieux où l’emporte « moral » et « social ». Cependant lorsqu’on atténue la spécificité du discours, on finit par ne satisfaire ni les catholiques ni les autres citoyens. Tous attendent de l’Eglise un message d’abord religieux et non des généralités d’ordre moral, alors que l’Eglise considère toutes les questions morales, sociales et politiques à la lumière de l’Evangile de Jésus-Christ. A plus forte raison, cela ne les empêchent pas de mettre en évidence également la dimension, morale, social et politique.