En dépit de quelques “changements de têtes”, l’arrivée de Mgr Harpigny à Tournai en 2003 n’a produit aucune inflexion notable dans le diocèse. On se contente de gérer le déclin, sans l’enrayer.
La vieille garde reste largement intacte. Voici une anecdote éclairante: dans une des villes les plus importantes du diocèse, un paroissien propose à d’autres de s’associer à une demande de messe traditionnelle, selon le motu proprio Summorum Pontificum. En quelques minutes, 15 personnes signent la demande. C’est considérable dans une ville où les assemblées dominicales dépassent rarement 50 têtes. D’autres personnes, intéressées, s’apprêtent à signer aussi. Tout se passe calmement quand le curé arrive et hurle: “Tant que je suis là, je vous promets qu’il n’y aura jamais de liturgie traditionnelle dans notre ville!”. Tout cela au lieu d’entamer une conversation avec ces paroissiens qu’il connaît de longue date. Bien entendu, la tentative d’intimidation produisit son effet et la plupart des demandeurs n’osent plus se manifester. La chape de plomb, soulevée un bref instant, est retombée. C’est cela, la réalité du diocèse de Tournai.
Quand on parle de vieille garde encore en place, il faut dire que l’abbé André Mayence exerce toujours une influence considérable à l’évêché. Ancien secrétaire des deux évêques précédents, ce canoniste, issu d’une famille de notables “catholiques avancés” de Charleroi, continue notamment à protéger efficacement le scandaleux RP Dufour.
Quant aux “nouvelles têtes”, elles ne valent pas toujours beaucoupmieux. Par exemple, l’actuelle secrétaire et chancelière de Mgr Harpigny est capable de passer une semaine dans une maison religieuse sans mettre une seule fois les pieds à l’office ni à la messe – pas même, semble-t-il, le dimanche. Quel renouveau spirituel peut-on espérer dans un tel diocèse?