L’Homme Nouveau a tracé un portrait de Mgr Dominique Rey, évêque actuel du diocèse de Fréjus-Toulon, qui pourrait être nommé prochainement à un poste plus prestigieux :
Mgr Rey est né à Saint-Étienne en 1952. Il a fait des études très pointues de fiscalité et d’économie (maîtrise en économie politique, doctorat en économie fiscale), et a été inspecteur des finances durant trois ans. II s’est alors orienté vers le sacerdoce et est entré au séminaire de Paris, comme membre de la Communauté de l’Emmanuel, au cours de ce qu’il est convenu de qualifier « les années de plomb ». C’est le couvent des dominicains de la rue du Faubourg-Saint-Honoré qui l’a accueilli, avec d’autres séminaristes de même « profil ». Il obtint une licence de théologie et un diplôme en droit canonique (il obtiendra plus tard un doctorat en Droit canonique) à l’Institut catholique de Paris, et a été ordonné en 1984 par le cardinal Lustiger, pour le diocèse de Paris. D’abord aumônier à Stan (le lycée Stanislas, rue Notre-Dame-des-Champs), il devint ensuite vicaire à Sainte-Marie-des-Batignolles. Puis il quitta Paris de 1986 à 1988, pour devenir supérieur des chapelains de Paray-le-Monial, sanctuaire confié à sa Communauté. Il est ensuite rappelé à Paris, pour devenir curé de la très vivante paroisse de La Trinité, elle aussi confiée à l’Emmanuel, de 1995 à 2000.
En 2000, Mgr Madec, évêque de Toulon, avait donné sa démission, pour se retirer dans le diocèse de Vannes. Il succédait lui-même à un évêque très classique, Mgr Barthe, et avait fondé, en une époque malaisée pour ce genre de projet, un séminaire purement diocésain, sur le domaine vinicole de La Castille, en 1983 (il fut d’ailleurs imité par Mgr Panafieu, à Aix, en 1984). Sur les instances de Mgr Madec, la nonciature, aidée par le cardinal Lustiger, lui chercha un successeur apte à continuer et à développer spécialement cette oeuvre. Le père Dominique Rey correspondait d’autant mieux pour assurer cette continuité, qu’il avait été prêtre accompagnateur des séminaristes et des prêtres de l’Emmanuel, de 1988 à 1995, l’Emmanuel étant devenu l’une des sources de recrutement du clergé français en pleine pénurie. […] Le curé de La Trinité, à Paris, fut donc nommé évêque de Fréjus-Toulon en 2000 et consacré par le cardinal Lustiger. Fondateur du réseau « Communion évangélisation », Mgr Rey a accueilli à Fréjus-Toulon de nombreuses communautés, de types très divers, toutes destinées à se consacrer à un apostolat dans le diocèse. En outre, il a confié une église – devenu le centre d’une « paroisse personnelle » de rite traditionnel (il existe, pour l’instant, trois paroisses personnelles en France) – à une communauté traditionnelle diocésaine, les Missionnaires de la Miséricorde divine de l’abbé Fabrice Loiseau. Il a également accueilli un certain nombre de prêtres et séminaristes pour le rite traditionnel dans son diocèse. Son séminaire de La Castille compte aujourd’hui 80 séminaristes, et 70 séminaristes pour le diocèse, avec les séminaristes en formations diverses (53 en 2010, environ autant en 2009). […]
Son engagement pour la défense de la vie est connu : à propos de la polémique levée en 2006 à propos du Téléthon, il explique l’incompatibilité éthique pour les catholiques entre le respect de la personne humaine et les recherches sur l’embryon humain, tout en soutenant les recherches sur les cellules souches de l’adulte et sur le sang du cordon ombilical (il appelait à un « fléchage » des dons pour garantir aux donateurs qui le souhaitent que leurs dons ne soient pas utilisés pour cette recherche immorale), et il soutient, depuis 2008, la « Marche pour la Vie ». Moins connu, et cependant important dans sa vision pastorale globale, est son encouragement à la réflexion pour une politique inspirée des valeurs chrétiennes. Ainsi, du 25 au 28 août dernier, avec l’aide de Cyril Brun, responsable de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon, il a organisé une Université d’été à la Sainte-Baume, sur le thème « S’engager en politique » […]