Après avoir « aidé » plus de 100 personnes à mourir, le militant du suicide assisté, Jack Kevorkian, est mort aujourd’hui à l’âge de 83 ans. Muni d’une vieille Volkswagen, il avait écumé les routes du Michigan depuis 1990 pour transporter sa « machine à suicider » – le « Mercitron » ou « Thanatron » –, réalisant cette année-là sa première « assistance » sur une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer. Au cours des années qui suivirent, on trouva quelque 130 « ses » cadavres dans des garages, des voitures, des maisons, des appartements, des parkings… Il est lui-même mort tranquillement à l’hôpital, où il était entré il y a quinze jours avec des problèmes cardiaques et rénaux, d’une embolie pulmonaire.
D’origine arménienne, spécialiste en pathologie médicale, Kevorkian aura mis en œuvre ses propres recommandations avec beaucoup de publicité pour briser les « tabous » entourant la fin de vie. De manière répétée, il a été poursuivi pour homicide avant d’être condamné en 1999 pour un suicide assisté dont il avait envoyé l’enregistrement vidéo à la police, et a été condamné en 1999 à 10 à 25 ans de prison dans un établissement de haute sécurité pour ses crimes.
Il a été libéré le 1er juin 2007 en échange de la promesse de ne plus jamais aider quelqu’un à mourir. Cela ne l’a pas empêché de faire des tournées de conférences fortement médiatisées pour promouvoir la légalisation du suicide assisté.
Personnage ascétique, sans femme et sans famille, Kevorkian recherchait la publicité à tout prix. Il était obsédé par la mort et s’était lancé dans son entreprise après avoir abandonné la médecine pendant une douzaine d’années, période au cours de laquelle il avait tenté sans succès de produire un film sur le Messie de Haendel.
C’est en 1987 qu’il visita les Pays-Bas où les médecins échappaient déjà aux poursuites s’ils aidaient des personnes en fin de vie à mourir. Ce fut là l’illumination qui lui donna l’idée de se mettre en scène et de tenter de répandre l’idée que l’euthanasie puisse être une « expérience positive ».
Dans un esprit de parfaite logique, il faisait aussi observer que l’homme qui maîtrise désormais la conception par la technique doit pouvoir aussi maîtriser la fin de vie :
« Si nous pouvons aider les gens à venir au monde, pourquoi ne pourrions-nous pas les aider à les quitter ? »