Même si le niveau d’infection par le virus HIV y reste l’un des plus importants au monde – 10 % de la population adulte – le Zimbabwe a connu une baisse spectaculaire : – 50 % entre 1997 et 2007. Et ce n’est pas par le biais de la distribution de préservatifs que ce résultat excellent a été obtenu, mais par la crainte qu’inspire le virus et par le changement des comportements.
L’information a fait l’objet d’une dépêche de l’Agence France presse que l’on peut notamment lire ici et sur de multiples sites francophones africains. Le texte souligne que l’étude, dont l’auteur principal est le Pr Simon Gregson de l’Ecole de Santé publique de l’Imperial College de Londres a voulu comprendre ce qui avait permis cette inversion d’une situation exceptionnellement tragique, là où « le changement était le moins probable ».
Ce sont donc « l’éducation » et « l’information » qui ont le plus joué, poussant les hommes à réduire – apparemment fortement – le nombre de leurs parternaires sexuels extra-maritaux et les rapports occasionnels. Si la crise économique que vit le Zimbabwe depuis 2004 a pu un peu accentuer cela, souligne l’étude, en ce que les hommes avaient moins de moyens matériels pour entretenir de multiples partenaires, la tendance s’était installée bien avant.
Les auteurs de l’étude soulignent même que les bons résultats sont liés au bon niveau de formation de la population et à la solide tradition du mariage qui y est établie. (Il faudrait préciser que 70 % de la population adhère au catholicisme, à l’anglicanisme ou au méthodisme.)
Alors ? Alors, le co-auteur des travaux, le Dr Timothy Hallett « espère que le Zimbabwe et les autres pays dans le sud de l’Afrique tirent les leçons de cette baisse remarquable ».
Abstinence et fidélité sont donc les moteurs de ce remarquable retournement, deux mots qui doivent écorcher la plume de la moyenne des journalistes puisqu’on ne les retrouve pas ou dans les comptes-rendus francophones de cette bonne nouvelle qui, il est vrai, met à mal la doctrine du tout-préservatif. Même si l’usage du préservatif demeure recommandé au Zimbabwe en cas de rapports occasionnels il est clair que la population ne lui fait plus confiance et qu’elle est davantage frappée par les morts et les souffrances causées par le sida.
A telle enseigne, rapporte LifeSite, que les hommes du Zimbabwe ne considèrent plus comme naguère les MST comme une sorte de trophée mais comme une honte. L’étude met fortement et explicitement l’accent sur les bienfaits de la fidélité et d’un comportement sexuel responsable.
Le Dr Edward C. Green, qui était venu au secours de Benoît XVI lors de la controverse sur le préservatif en 2009, a précisé à LifeSite que « lorsque les gens craignent d’attraper le sida, ils ont tendance à laisser jouer leur bon sens et ils réduisent leur tendance à la promiscuité ».
Précisons que l’étude du Dr Gregson et autres avait été commandée par la FNUAP et par ONUSida.
Et que la présentation de ses résultats, selon que l’on se réfère aux gros médias ou aux commentaires pro-vie, quoique disant matériellement des choses similaires, aboutissent à une image globale très différente dans les deux cas. Faut croire que la réussite d’un programme d’information qui accentue aussi fortement la recommandation de ne pas multiplier les partenaires sexuels et qui ne présente le préservatif que comme un dernier recours, n’est pas politiquement correcte du tout.
Le Zimbabwe est le premier pays utilisateur de préservatifs au monde
Mots-Clés / Zimbabwe
Harare, Zimbabwe, 23 octobre 2006 (PANA) – Le Zimbabwe est le pays où des préservatifs masculins et féminins sont les plus utilisés en Afrique et dans le monde, indique une étude publiée dimanche à Harare.
Cette étude, effectuée par Population services international (PSI), révèle que 163 millions de préservatifs masculins ont été utilisés dans le pays au cours des cinq dernières années contre 3,8 millions de préservatifs féminins dont 900.000 en 2005.
Le PSI a prévu la vente de 250 millions de préservatifs masculins et de 5,5 millions de préservatifs féminins dans le pays au cours des cinq prochaines années, ce qui va représenter une augmentation de 156 cent pour cent.
D’après les chercheurs, cette utilisation accrue des préservatifs au Zimbabwe a entraîné une réduction de la transmission du VIH/SIDA, soulignant que la pandémie tue environ 5.000 personnes par an dans le pays.
Le taux de prévalence du VIH dans ce pays est tombé de 20,1 à 18,1 pour cent depuis 2004, indique-t-on.
Harare – 22/10/2006
http://osi.bouake.free.fr/?+Le-Zimbabwe-est-le-premier-pays+
Ces chiffres datent tout de même de 2006 et indiquent que pour une population d'environ 2 700 000 hommes entre 18 et 65 ans cela représenterait quelque 12 préservatifs par personne et par an. (163 millions divisé par 5, divisé par 2,7 millions) – dont combien de ruptures et de ratages ?.Autrement dit, cela laisse quand même pas mal de place pour l'abstinence et la fidélité conjugale que cette récente étude voit comme les principaux facteurs de l'amélioration, même si le recours au préservatif n'est pas exclu.
Sida, on nous aurait pas tout dit ? =>
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