Sous la plume de Matthew Cullinan Hoffman, de LifeSite : la Cour constitutionnelle de la Colombie, qui penche pourtant lourdement à gauche, a refusé vendredi d’examiner une requête lui demandant d’imposer le « mariage » homosexuel dans ce pays par le biais d’une modification du code civil colombien.
La décision a été prise à 5 voix contre 4.
En déclarant irrecevable la demande du jeune avocat Felipe Montoya, la Cour laisse toutefois la question ouverte puisqu’il n’y a pas de décision de fond.
Felipe Montoya avait introduit il y a 14 mois une requête visant à faire déclarer inconstitutionnelle la définition du mariage par l’article 113 du code civil comme le « contrat solennel par lequel un homme et une femme s’unissent afin de vivre ensemble, de procréer et de s’assister mutuellement ». Il assure avoir reçu l’appui à cette occasion de 28 professeurs d’université du monde entier, et des Nations unies.
L’article 42 de la Constitution colombienne définit la famille comme le « noyau fondamental de la société », et précise : « Elle est constituée par des liens naturels ou juridiques, par la libre décision d’un homme et d’une femme de contracter mariage ou par le désir responsable d’en constituer un. »
La Cour n’a pas rejeté de front la demande de Montoya, lui reprochant surtout l’insuffisance de ses arguments, fondés en l’occurrence sur la non discrimination : aussi ce militant du mariage gay a-t-il déjà fait savoir qu’il entend introduire une nouvelle requête.
Celle-ci pourrait alors connaître un meilleur sort puisque, comme le souligne Matthew Cullinan Hoffman, les décisions les plus récentes de la Cour constitutionnelle colombienne sont toutes allées dans le sens de la culture de mort, imposant par exemple la dépénalisation de l’avortement en cas de viol et l’enseignement d’un programme d’éducation sexuelle favorable à l’homosexualisme et à l’avortement dans les écoles. Mais elle fait face du coup à l’hostilité croissante d’une part non négligeable de la population.
L’Eglise catholique, par la voix du secrétaire de la Conférence épiscopale colombienne, Mgr Juan Vicente Cordoba, a déploré que la Cour constitutionnelle n’ait pas examiné la demande de Montoya pour lui opposer un refus clair et net par le biais d’un arrêt à part entière : « Je pense que la Cour aurait pu donner son jugement, puisque les arguments étaient très clairs », a-t-il déclaré.
« Il ne faut pas attendre que les magistrats de la Cour décident à la place de 43 millions de Colombiens », a ajouté le prélat, soulignant qu’aux termes d’une enquête récente de l’université de La Sabana, 74 % des personnes interrogées n’étaient pas d’accord avec le « mariage » gay. « La Cour ne doit pas décider en fonction de ce que ses magistrats pensent ; ceux-ci doivent se baser sur le ressenti du peuple colombien ; il faut respecter la culture, la religion et la morale , a-t-il averti.