Lu dans 20 Minutes de mardi :
“Croix gammées sur le mur de la maison du directeur de l’école Saint-Projet et sur ceux du bar associatif de Dies Irae, vitrine de la librairie religieuse face à Saint-Eloi caillassée… La diffusion de l’émission « Les Infiltrés » a encore eu des conséquences à Bordeaux ce week-end. Deux Bordelais de 24 et 27 ans, ont été interpellés et ont reconnu être les auteurs du caillassage de la librairie. Ils seront jugés en correctionnelle pour dégradations en réunion et rébellion, à une date qui n’a pas été précisée. Ils ont reconnu avoir agi après avoir vu le reportage diffusé par France 2, a précisé le parquet de Bordeaux.
(…) Hier, à la librairie, le propriétaire n’a pas souhaité faire de commentaires. La vitrine a rapidement été changée et le ménage a été fait. « Ce n’est pas la première fois que ça arrive », témoigne-t-il. En face, à l’église Saint-Eloi, l’abbé Yannick Vella semble dépité. « Cette émission a engendré la haine, dit-il. En la voyant, je me suis dit que les gens allaient nous haïr. » Pourtant, à Saint-Eloi, on a voulu mettre les choses au clair. Dimanche, à l’office, l’abbé Vella a rappelé que son église n’était liée à aucun groupuscule politique. « Nous avons aussi demandé à l’école de renforcer son règlement, ajoute-t-il. Ce type de propos – contraires à l’esprit chrétien – pourra aller jusqu’à l’exclusion. » Il confie d’ailleurs qu’un des enfants que l’on voit tenir des propos antisémites dans l’émission a été exclu l’an dernier pour des problèmes de comportement. Même s’il est conscient que l’image de la paroisse est entachée, l’abbé reste serein sur les conséquences que cette affaire pourrait avoir en plus haut lieu : « Les choses seront expliquées à nos supérieurs, et comme nous sommes innocents, il n’y aura pas de problème. »
Arthur Leroy