Le troisième homme est Jean Kockerols, évêque auxiliaire désormais chargé du vicariat de Bruxelles. Né en 1958 dans la province d’Anvers, c’est un multidiplômé, qui a travaillé comme juriste d’entreprise avant d’entrer dans les ordres. Docteur en théologie de l’université grégorienne, il a été ordonné prêtre en 1993. Point crucial pour Bruxelles, il est réputé pour son parfait bilinguisme néerlandais-français.
Mgr Kockerols était jusqu’ici à la tête de “Bruxelles Sud”, un des quatre doyennés de la capitale. En fait, il a été un des architectes de la refonte des doyennés bruxellois en 2007, sous l’égide de Mgr De Kesel, alors évêque auxiliaire pour Bruxelles. Mesure bureaucratique, faut-il le préciser, puisque “cette réforme est la suite directe de la formation des unités pastorales”. Bonjour la technocratie! L’opération consistait à s’adapter avec résignation au déclin de l’Eglise à Bruxelles: “les structures dont nous avons hérité du passé ne correspondent plus à la place de l’Eglise dans la société” (Lettre de Mgr De Kesel). Autrement dit: constatant une extinction, on ne tente pas d’y porter remède; pour se donner bonne conscience on se limite à administrer des soins palliatifs. Certains me reprocheront de trop charger Jozef De Kesel mais n’est-ce pas lui-même qui, dans une interview au journal Dimanche du 3 août 2003, exprimait cette puissante audace évangélique: « On ne sait même pas si le christianisme a un avenir en Occident, mais je l’espère ». L’abbé Jean Kockerols fut d’un grand soutien à Mgr De Kesel dans cette entreprise et, en récompense, il reçut de son mentor un des quatre doyennés nouvellement formés. A présent, il reçoit sa mitre.
(à suivre)
M. Ganimara, je ne trouve vraiment pas que vous chargez ici Mgr De Kesel. Simplement, vous donnez droit à la vérité. L’un des problèmes de fond de la situation actuelle est, en effet, la nomination de ce personnage. Il a été une catastrophe pour la présence de la saint Eglise à Bruxelles. Un parfait étouffoir de la mêche qui fume encore.
On rejoint ici ceux qui étaient en faveur de la nomination de vicaires généraux plutôt que d’évêques auxiliaires. Un de leurs raisonnements était que l’on décharge facilement un V.G. qui ne convient pas, tandis qu’un évêque, on ne sait qu’en faire. Tel est le cas de Jozef De Kesel. Choisi par le Cardinal Danneels afin d’éviter que Léonard ne lui succède, il a tout simplement géré la faillite du catholicisme à Bruxelles en compagnie de Jean Kockerols et de l’un ou l’autre laïc qui domine l’administration de l’archevêché.
Une fois la manoeuvre pour le promouvoir archevêque raté, que pouvait-on en faire? Il auarit sans doute été préférable que Mgr Léonard le garde comme auxiliaire, en l’occurence du Brabant flamand, comme cela était initialement prévu. Apparemment le raisonnement a “évolué”, puisque les tragiques événements de Bruges ont causé son “promoveatur” (je ne dirai pas la suite).
Et comme toujours, on continue avec les mêmes, on tourne dans la même soupe, et on sert le même menu. On se croirait dans ces grandes familles qui ont dégénéré à force d’unions consanguines. La devise de l’Eglise de Belgique est devenue “nil novum sub sole”.
Jean XXIII voulait laisser entrer l’air frais. L’air d’ujourd’hui est vicié, même si certain prêtre, sur ce forum, estime à tout instant que les chrétiens de Belgique sont pleins de vitalité.
Quant à Mgr Léonard, il a déçu ses ennemis par sa nomination, il déçoit ses ami par son aveuglement. Je ne serai pas à Koekelberg à la consécration. Je me contenterai de méditer, ce jour-là, le capitule des vêpres de Carême (bréviaire de 1962) : “Inter vestibulum et altare plorabant sacerdotes, ministri Domini, dicentes: Parce Domine, parce populo tuo “
Je ne connais pas ces évêques, mais si je m’en tiens aux communiqués d’OV, dont je crois à l’objectivité, c’est la faillite du christianisme en Belgique.
On va continuer à souffler le chaud et le froid, à trouver que le petit orteil du cancéreux est encore bien vivant, et tout va se désintégrer ainsi. Quand j’écris “tout”, ce sont les maigres restes évidemment.
Il faut être aveuglé ou bouché pour ne pas avouer l’échec de la pastorale belge depuis le dernier Concile et avant. “Le ver est dans le fruit” depuis longtemps.
Personne ne pourra me faire croire que cette Église porte du fruit avec des séminaires vides ! C’est justement ça le thermomètre de la vitalité de Église.
Vos séminaires sont vides ? Vos couvents sont vendus ? C’est que votre truc est stérile.
Vous pouvez inventer ce que vous voulez, vous n’aurez plus de vocation. Quand on présente la pub de la journée de prière pour les vocations avec des jeunes rassemblés près d’un bus, excusez-moi, mais c’est du zéro.
Ma comparaison est mauvaise, je suis d’accord, mais c’est comme si on mettait une bottine à l’hameçon pour prendre un poisson. Réfléchissez un instant: on nous dit que le prêtre est fait pour rassembler, animer, présider, convoquer et que sais-je encore. Mais tout cela, n’importe quel laïc peut le faire et bien mieux que beaucoup de ces clercs qui jouent à Jacques Martin (RIP) !!!
Je pense que le clergé belge s’est considérablement attiédi et/ou a perdu la Foi. Pour preuve, combien de vos prêtres parlent encore avec conviction de la confession ????? Oui, ils disent bien “le sacrement de réconciliation sera célébré ici ou là”, mais on sent trop bien que ça ne les taraude pas, qu’ils ne souffrent pas du peu de pénitents qui recherchent un nouveau départ dans la vie de la grâce.
Or, le départ de toute vie spirituelle et sacramentelle prend son départ au confessionnal.
L’accent a été déplacé et tant qu’on ne dira plus que le prêtre est l’homme du sacrifice de l’Autel, qu’il est un autre Christ ..etc… l’enseignement traditionnel de l’Église, quoi, il n’y a rien à espérer.
Je suis pessimiste ? Ce que j’écris est sombre ? Certainement, mais c’est la réalité ou alors, il fallait me dire le contraire quand j’étais au catéchisme.
A M. Charlier qui, l’autre jour, nous certifiait que les vocations remontent dans l’Archidiocèse, je puis apprendre un renseignement de fiabilité 100% : actuellement, au séminaire de Namur, il y a exactement TROIS séminaristes pour cette vaste “église locale”. Ce sont les francophones, bien sûr, mais y en a-t-il plus à Leuven? J’en doute.
Triste vérité ….il reste la prière de l’espérence qui est plus forte que tout…la minorité pernicieuse gouverne le monde pour l’instant mais pourquoi la minorité des vrais fidèles ne serait elle pas plus puissante avec Dieu pour maitre…
Le nombre de séminaristes (francophones) pour l’archidiocèse était de jusqu’en septembre 2010. Un a été ordonné; il en restait donc trois. Je suppose que Monsieur de Vacquerie remontent à cette époque.
Depuis, 5 francophones du diocèse + 1 néerlandophone y sont entrés.
Il faut ajouter 12 séminaristes “redemptoris mater” qui viennent d’arriver. Ils sont à différents niveaux de formation, certains seront donc ordonnés bien avant 7 ans.
Ces chiffres sont régulièrement cités par Mgr Léonard lors de différentes conférences.
Merci de votre espérance, Guy. “Ils ont les églises, mais nous avons la foi”, disait saint Athanse. En attendant, le cadavre de l’Eglise en Belgique sent déjà
Pour réhausser ce tableau bien sombre, je connais deux jeunes Belges, Noémi et Pénélope, qui se donnent de tout leur coeur pour la nouvelle évangélisation de la Belgique, avec des weed-ends Jeunesse 2000. Il y en a eu à Namur, à Bruxelles, je crois. Bref, ça bouge chez les jeunes.
Qu’on ne sous-estime pas l’Eglise non cléricale qui est parfois très vivante, et même prophétique.
A l’intention de Philippe CoeurdeRoy : certainement vous avez parfaitement pris la mesure de la situation, même s’il subsiste quelques îlots remarquables. Ce qui se passe en Belgique ne doit pas réjouir le “bureau-chef” là-bas tout en haut. Notre Seigneur désire t-il une Eglise (Son Eglise!) telle qu’elle se prépare en Belgique. That’s the question…
M. Charlier, bien sûr on ne peut que se réjouir quand il y a davantage de séminaristes mais il faut encore analyser les données avec circonspections. Oui certains des 12 séminaristes « Redemptoris mater » dont vous parlez seront ordonnés avant 7 ans mais ils auront quitté la Belgique avant 10 ans. Ces séminaristes néocatéchuménaux sont pour la plupart étrangers et ont vocation à retourner dans leurs diocèses. Ils ont simplement une obligation de prester une poignée d’années (2 ou 3) en Belgique. Faute d’avoir de quoi maquiller le cadavre, il faut donc éviter de pavoiser. D’autant que sur le plan doctrinal et liturgique, le chemin néocat’ est loin d’être irréprochable.
Et puis importer des séminaristes, si louable que ce soit, ne signifie pas une remontée des vocations dans la population!