Je ne sais pas si vous connaissez War Raok. Si vous n’êtes pas Breton, probablement pas. Il s’agit d’une publication autonomiste, sous-titrée « la voix de la nation bretonne ». Son dernier numéro, reçu ce jour, comporte un article intitulé : « Messe africaine à Quiberon ». Tout en rendant hommage au zèle des prêtres missionnaires africains venus célébrer la messe en Bretagne, l’auteur de l’article regrette la présence dans ces messes de la langue swahilienne au détriment du… breton.
« Les fameuses “équipes liturgiques” aujourd’hui qui ont en charge l’animation des messes, des divers offices, ont, à de rares exceptions, en commun de mépriser, de rejeter toutes expressions bretonne de la liturgie. Notre langue, nos cantiques en sont les parents pauvres au bénéfice de ritournelles en français dont les textes et la musique sont d’une indigence à peine croyable ».
On sait qu’avant le concile la Bretagne regorgeait d’un patrimoine de chants religieux bretons, que les recteurs se faisaient forts de maintenir au sein de leurs paroisses.
Mais l’auteur de l’article ne se contente pas du breton puisqu’il note que cette hostilité :
« s’exerce d’ailleurs aussi envers l’admirable chant grégorien et le sens du sacré dans la liturgie, rendant les offices modernes bruyants, ennuyeux, quand ce n’est pas tout simplement laids. »
Et de conclure :
« Quarante ans de réformes liturgiques conciliaires, qui allaient de pair avec une francisation, ont privé ces générations de la richesse de leur patrimoine religieux, de le comprendre, de l’aimer et d’en vivre dans leur quotidien spirituel. »
Finissons juste par une simple remarque : la photo qui accompagne cet article montre un prêtre africain célébrant face à Dieu sur un autel qui comporte les « canons » nécessaires à la célébration d’une messe traditionnelle. Laquelle est donc le bon moyen de résoudre les problèmes soulevés par cet article.