Bien au contraire. Une étude parue dans le Journal of Health Economics, annoncée ici, a comparé les taux de grossesses adolescentes entre les régions pilotes au Royaume-Uni où la pilule du lendemain était gratuitement fournie aux jeunes filles de moins de 16 ans, et les autres où les jeunes n’y avaient ou n’ont pas encore accès. Le plan introduit en 2000 a était progressivement étendu à un nombre croissant de zones, étant précisé que certaines autorités locales refusent toujours de le mettre en place.
Le taux de grossesses adolescentes n’a pas baissé là où le plan « contraception d’urgence » (EBC, emergency birth control) a été mis en place.
Au contraire, le taux d’infection par des maladies sexuellement transmissibles a augmenté de manière significative là où le plan EBC avait été mis en œuvre : on a constaté une augmentation de 12 % parmi les moins de 16 ans, et une augmentation de 5 % parmi toutes les mineures (moins de 18 ans) sur qui portait l’étude.
En comparaison avec les femmes de plus de 24 ans, chez qui l’on a également constaté une augmentation de la prévalence de ces infections, l’augmentation est bien plus rapide parmi les moins de 16 ans.
La mise en place du plan EBC a été décidée peu après 1998, date à laquelle le taux de grossesses adolescentes était au plus haut au Royaume-Uni ; c’est la « Teenage Pregnancy Strategy », mise en place en 1999, qui produit l’idée d’un financement public de la pilule du lendemain pour ces jeunes mineures, dont la distribution ou non est laissée à la discrétion des autorités locales chargée de dépenser les fonds gouvernementaux.
En fait, si le taux de grossesses adolescentes a globalement baissé au Royaume-Uni entre 2000 et 2003, c’est au moment où le plan EBC atteint son déploiement maximal, en 2004, que la courbe s’est inversée. L’étude menée par les professeurs David Paton et Sourafei Girma, de l’Université de Nottingham, estime même pouvoir dire que là où la contraception d’urgence était facilement accessible et gratuite dans le cadre du plan ECB, on constate une remontée des grossesses adolescentes.
Pour ce qui est des MST, les chercheurs précisent que les chiffres ne rendent compte que des diagnostics effectivement posés dans des cliniques spécialisées, et non des infections qui peuvent rester asymptomatiques.
Du coup le Pr Paton commente, laconiquement : « Notre étude montre comment les interventions gouvernementales peuvent parfois conduire à des conséquences non voulues. Le fait que les diagnostics de MST augmentent dans les zones où existent des plans EBC soulèvera des questions quant au fait de savoir s’il s’agit là du meilleur usage possible de l’argent public. »
En clair : il faudrait peut-être que les pouvoirs publics cessent de faire progresser un mal qu’ils prétendent combattre.
Paton et Girma, il n’est pas indifférent de le savoir, ne sont pas des chercheurs dans le domaine médical : leur spécialité, c’est l’économie. Loin des diktats de l’idéologie de la santé reproductive, ils voulaient déterminer si le fait de fournir une contraception d’urgence aux adolescentes pouvait avoir pour effet de multiplier les conduites sexuelles à risque, avec comme corollaire une progression des MST à mesure que les partenaires remplaceraient l’utilisation du préservatif par la pilule du lendemain, annihilant le « bénéfice » de l’augmentation au recours à celle-ci.
« Bénéfice » tout relatif : puisque même les grossesses sont loin de diminuer. Et que personne ne s’interroge sur l’effet potentiellement abortif de la pilule du lendemain, ni sur ses effets sur des jeunes filles de moins de 16 ans…
Sources : LifeSite et Infection Control Today.