[Suite à une erreur de notre part, l’article 19 de l’instruction d’application du motu proprio Summorum Pontificum est devenu le numéro 12. Nous lui avons donc redonné sa bonne numérotation, correction qu’un voyage de plusieurs jours a retardé jusqu’à ce lundi 23 mai au soir. Merci à tous nos lecteurs attentifs qui ont signalé cette erreur et toutes nos excuses à tous.]
Dans Présent, depuis le numéro de vendredi et encore dans le numéro de samedi, Jean Madiran décrypte la réception de l’instruction d’application du motu proprio Summorum Pontificum dans La Croix.
Certains estimeront qu’il s’agit d’une focalisation sur le quotidien du groupe Bayard, une sorte de jalousie professionnelle. Les articles du quotidien La Croix sont pourtant révélateurs en la matière et montrent publiquement comment un certain nombre de prêtres, d’évêques et, plus généralement, d’institutions catholiques, vont essayer de donner une interprétation officielle de ce texte romain.
Jean Madiran note qu’il y a une focalisation de La Croix sur un des numéros de l’instruction, le numéro 19, qui explique que :
« Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s’opposent au pontife romain comme pasteur suprême de l’Eglise universelle. »
Jean Madiran décrypte très bien la dialectique de La Croix à ce sujet et dans son insistance à attirer l’attention sur ce thème. Il fait notamment remarquer que la légitimité n’a pas jamais été mise en doute par les grands opposants à la nouvelle messe, pas plus que sa validité.
Mais une autre question se pose, plus pratique en somme. Avec cet article 19, sommes-nous revenus à la nécessité d’une déclaration avant d’aller assister à une messe en forme extraordinaire ? Dois-je aller dire demain à mon curé que je n’ai aucun rapport avec des gens qui pourraient nier la validité et la légitimité de la nouvelle messe ? Dois-je ne plus voir mon frère prêtre ou mon vieux père si jamais, par hasard, ils sont dans ce cas ? Dois-je refuser d’aider mes neveux s’ils vont dans des écoles tenues par des personnes qui mettraient en cause la validité ou la légitimité de la nouvelle messe ? Y a-t-il un détecteur pour découvrir ce type de personne ?
Et de quelle messe de Paul VI, parlons-nous exactement ? Celle de la paroisse X de ma ville qui ne ressemble pas en grand chose à celle de la paroisse Y de la même ville ? Celle de l’édition typique que l’on ne rencontre jamais ou presque ?
Et comment l’Eglise va-t-elle vérifier l’application d’un tel article ?
L’insistance de La Croix et l’impossibilité pratique de sa réelle application montre bien que cet article a été placé là, sinon exprès, du moins à la va vite, pour satisfaire une aile de l’Eglise qui à Rome comme en France entend montrer que l’usus antiquior n’est pas vraiment la bienvenue. De là à mettre en doute la validité et/ou la légitimité de ce rite vénérable, il n’y a qu’un pas. L’article 19 sera peut-être sérieusement pris en compte quand on ajoutera un article 19 bis qui stipulera que l’on ne doit pas mettre en cause ni venir en aide à ceux qui nient la validité ou la légitimité d’un rite qui n’a jamais été abrogé. Il ne va pas rester grand monde…