Évêque qui applique dans son diocèse de Natitingou le Motu Proprio Summorum Pontificum, Mgr N’Koué a également émis quelques suggestions et propositions dans la Vie diocésaine de Natitingou (n° 157). Voici ce troisième texte :
Concrètement, en quoi la forme extraordinaire pourrait nous aider à mieux célébrer la forme ordinaire? Voici quelques points:
1) Revaloriser le moment sacrificiel ou 2ème partie de la messe. Il faut que le célébrant et les chorales s’effacent devant Dieu, en éliminant les créativités fantaisistes et pernicieuses qui attirent les regards sur l’homme. L’Eucharistie c’est le Christ qui s’offre à son Père. Pendant les temps forts de l’année liturgique comme l’Avent et le Carême, pourquoi on ne célèbrerait pas tous tournés vers la Croix, “versus Dominum”, ou “ad orientem”. Cela favorise le recueillement, attire notre attention sur le mystère de la Croix (notre orient) qui oriente désormais toute vie de disciple du Christ. A vrai dire, les rubriques prescrivent que la position pour la partie sacrificielle de la messe ne soit pas le face à face.
2) Accorder un peu plus de place au latin dans nos célébrations. Se rappeler que le grégorien est le chant propre de la liturgie romaine. Les chants juste bons à émouvoir nos sens gagneraient à être retravaillés pour mériter d’être appelés musique sacrée. Evitons le bruit des instruments de musique, la banalité des paroles et la superficialité des rythmes trop profanes dans nos liturgies.
3) Ne plus mettre les sièges des célébrants devant l’autel du Saint Sacrifice. La liturgie n’est pas un lieu d’exhibition.
Pour les Prêtres:
4) Donner la communion en faisant le signe de croix avec l’Hostie consacrée. Les fidèles pourront la recevoir debout ou à genoux.
5) Dans le silence, se préparer avant le début de la messe; ce qui suppose la non-concélébration des prêtres en retard quand la messe est déjà commencée.
6) Réintroduire le silence sacré dans nos célébrations en supprimant par exemple les refrains chantés lors de l’élévation du Corps et du Sang du Christ.
7) Prendre le Canon Romain ou la Prière Eucharistique N°1 les dimanches ou les jours de Fête. Elle est plus solennelle et plus “inculturée”.
Imaginez deux secondes les mêmes réflexions faites par un évêque en France, dans son diocèse…
Il serait traité d’intégriste alors que ce n’est rien de plus que l’application des normes liturgiques de la forme ordinaire et celles de Vatican II (sacrosanctum concilium).
Merci Monseigneur pour cette herméneutique de la continuité liturgique !
Puissiez-vous faire des émules en France très bientôt…
Quelles normes? Le principal probleme du NOM est justement qu’il est un non-rite en forme de rite.
Cher monsieur, je vous invite à lire les rubriques de la forme ordinaire car elles existent !
Ce n’est pas parce qu’elles ne sont pas appliquées ou qu’elles le sont mal, qu’elles n’existent pas !
Il y a des normes, même dans la forme ordinaire…
Cher Gérard, j’ai lu cela et je le connais bien. J’ai lu aussi une grande partie du travail de la commission cornaquée par Mgr Bugnini. Si le missel a été accompagné d’une “institutio generalis”, c’est justement parce que Mgr Bugnini, le P. Braga et Mgr Wagner (pour ne citer que les principaux) souhaitaient se débarrasser du terme affreux de “rubriques”. Il y a donc des articles de l’IGMR mais il n’y a pas de rubriques. C’est très clair dans l’esprit de ses créateurs, et votre tentative de faire dire aux choses le contraire de ce qu’elles disent elles-mêmes être montre bien le côté pathétique des tentatives de sauvtage du concile.
appelez-cela “articles” si vous voulez et convenez qu’il existe des règles tout de même dans la forme ordinaire.
Elles ne sont pas aussi précises et pointues (sans sens péjoratif) que dans la forme extraodinaire mais il y a des normes de la célébration.
Et si quelqu’un ouvre l’ordo missae de la forme ordinaire (en latin), que découvre-t-il ? Des “rubriques”, comme dans celui de la forme extraordinaire.
Enfin, une question un peu polémique mais nullement méchante :
qu’est-ce qui est plus pathétique : défendre un Concile (et donc le Magistère) de l’Eglise ou s’ériger en juge d’un Concile et se croire plus sage que l’Eglise ?
Sans rancune.
Juste par souci de la vérité et donc par charité fraternelle.