Après SPO, qu’il cite nommément, Golias s’attache sous la plume toujours bien informée de Romano Libero à la querelle entre Dom Basile et Mgr Gherardini. Bien sûr, Golias ne se reconnaît dans aucune des positions incarnées par ces deux hommes :
« à la différence de Dom Basile et Brunero Gherardini nous nous réjouissons de l’écart de la lettre et plus encore de l’esprit de Vatican II (un élan à poursuivre) par rapport à ce qui précède (et qui n’est pas purement et simplement identifiable à LA tradition !) et ne le déplorons pas ! ».
Manœuvre ou analyse ? Toujours est-il que Golias trouve davantage de logique dans la position de Mgr Gherardini que dans celle de Dom Basile, sans, encore une fois, s’accorder avec l’une ou l’autre :
« Dom Basile reproche à Mgr Gherardini de façon étonnement insolente dans un tel milieu, son point de vue, se montrant dogmatique et arrogant dans la défense de Vatican II, dont il se fait le défenseur impavide (mais quel Vatican II s’agit-il ? Un monstre artificiel ? Une pure vue de l’esprit pour réconcilier les contraires ?). Brandissant l’argument d’autorité, car il faut concilier Vatican II et « la Tradition » – ou ce que l’on prend pour tel – sans même oser se demander si cela est toujours possible. Au moins Mgr Gherardini a-t-il le courage d’envisager que la réponse puisse être nuancée. »
Romano Libero ajoute :
« Là où, à notre avis, Dom Basile a franchement tort c’est dans sa survalorisation du magistère ordinaire de l’Eglise. En effet, en bonne théologie classique, tout Vatican II n’est pas infaillible et imposer de façon abrupte la soumission à tout ce qu’il contient, en prétendant a priori que cela ne pose aucun problème d’harmonie éventuel avec le Magistère précédent, est un excès d’autoritarisme magistériel. Beaucoup plus fin et nuancé dans sa position – une autre classe ! – Brunero Gherardini qui ne tranche pas les choses au couteau montre au contraire avec intelligence la complexité d’un débat. »
Il serait peut-être hasardeux de faire de Golias l’arbitre de ce débat et de conclure hâtivement dans un sens ou l’autres en fonction de la position exprimée par Romano Libero. Il y a un point cependant qui n’est pas théologique et qui a été relevé autant par Golias, par des Américains que par moi-même qui ne suit pas théologien. Ce point, c’est le ton blessant de Dom Basile à l’égard de Mgr Gherardini. Quoi que l’on pense du moine du Barroux, sa phrase « C’est à se demander si Mgr Gherardini, ancien professeur d’ecclésiologie et d’œcuménisme, est bien l’auteur du livre que nous examinons, ou si quelqu’un a profité de son âge respectable pour l’abuser. » me semble insultante non seulement vis-à-vis de Mgr Gherardini mais également des Franciscains de l’Immaculée qui l’ont édité.
Par pitié ne faisons pas de “Golias” (et du pseudo “Romano Libero”) notre source de réflexion théologique…
Pour revenir sur la “nième” attaque contre le Père Basile, permettez-moi de citer sa phrase dans son contexte :
“L’auteur, p. 200, en lisant Christus Dominus, 38, a confondu les échanges entre rites catholiques notamment orientaux, et l’œcuménisme. On est effaré de voir, p. 203, que l’auteur ignore la doctrine – pourtant traditionnelle et professée par Pie IX, puis par le Saint-Office en 1949 –, du baptême de désir implicite, par lequel, effectivement la grâce de Dieu agit dans les cœurs même de ceux qui ne connaissent pas le Christ. C’est à se demander si Mgr Gherardini, ancien professeur d’ecclésiologie et d’œcuménisme, est bien l’auteur du livre que nous examinons, ou si quelqu’un a profité de son âge respectable pour l’abuser.”
Le Père Basile ne comprend pas comment ce confrère (qui n’est pas un “novice en théologie”…) est capable de faire une erreur aussi simpliste. Cette oubli ou cette ignorance lui semble invraisemblable.
Ainsi non seulement le Père Basile ne veut pas “enfoncer” Mgr Gherardini mais il veut au contraire le disculper !
Vous voyez combien votre appréciation est un contre-sens manifeste.
Mon affirmation n’est pas subjective. Elle est basée sur le texte du Père Basile. Il suffit de ne pas tronquer la citation et de ne pas l’extraire de son contexte.
Il y avait matière à critique et moquerie. Le Père Basile a préféré la charité et l’hypothèse (peut-être totalement hypothétique) d’une tromperie.
Votre article permet de saluer non seulement la compétence théologique du Père Basile mais encore ses vertus.
Soyez-en remercié !
Gérard, ce blog ne prend pas Golias pour source théologique. Il dit même explicitement le contraire, pour ceux qui savent lire.
En revanche, il n’est pas interdit de constater qu’à travers le spectre catholique, presque tout le monde trouve que le Père Basile adopte un ton “supérieur” et “suffisant”. Ce large consensus sur l’attitude du Père Basile est déjà significatif; il l’est encore plus par le fait que le Père Basile devrait être plus sympathique à Golias que Mgr Gherardini, puisque, au contraire de ce premier, ce dernier met de gros points d’interrogation sur la valeur magistérielle du 2e concile du Vatican.
Et bien cher monsieur Lemaire (puisque vous êtes mon frère) : allez constater vous-même que Golias préfère Mgr Ghérardini !…
Mais encore une fois ce que Golias pense n’a aucune espèce d’importance car Golias n’a aucune valeur magistérielle et que tout le monde connaît son “sensus Ecclesiae”…
De grâce, laissons de côté le “presque tout le monde” qui trouve que le Père Basile adopte un ton supérieur et suffisant pour en venir enfin (!) à une vraie discussion théologique.
Depuis quand la majorité (supposée ou vraie) est-elle critère de vérité ?
Il y a la forme et le fond. La forme ne vous plaît pas : soit (au moins à titre d’hypothèse). Mais discutons du fond qui est bien plus important.
Les arguments du Père Basile sont bons et ils dérangent alors on critique la forme de son article (son ton “supérieur” et “suffisant”).
Dommage. Là n’est pas l’essentiel.