Le « religieux » fait vendre. La société marchande ne recule rien et récupère tout. Après le succès de « The Priest », ces trois prêtres irlandais qui chantent, puis celui de leur alter ego, « Les Prêtres », des ecclésiastiques français cette fois-ci, voici que sont lancées sur le marché, « Les Sœurs ». Ces « Sœurs », ce sont les moniales du Barroux dont le disque « In Paradisium » vient de sortir sous la marque « Decca Records », label de « Universal music ».
Je n’avais pas perçu cette pression marchande avant de lire l’article, au demeurant plutôt sympathique du « Pèlerin » (ICI), qui montre bien cette logique par la simple énonciation des succès successifs de « The Priest », « Les Prêtres » et, maintenant « Les Sœurs ». À travers la proximité de ces appellations, il est évident que les firmes tentent de surfer sur la vague.
Pour les moniales du Barroux, il est évident qu’une autre logique est à l’œuvre : «
« Si nos chants peuvent faire du bien au plus grand nombre, alors nous serons heureuses », déclarent les religieuses, qui voient dans ce contrat un moyen d’évangélisation plus qu’une source de revenus », lesquels seront d’ailleurs reversés à des œuvres caritatives.
Un ami journaliste, qui a reçu le disque en service de presse, me l’a prêté. Le thème du disque est celui des pèlerins d’Emmaüs, « reflet de la vie humaine : d’abord scandalisés par le mal, les deux hommes sont conduits jusqu’à la pleine lumière de l’amour ». L’Ouverture est constituée de deux pièces : l’invitatoire Surrexit Dominus et le Psaume 94. Cette Ouverture vise à souligner que « la Réssurection du Christ ne dépend pas de notre foi. C’est une réalité objective ».
La première partie est constituée de l’Introït « Exsurge », de la lamentation « Oratio Ieremiæ », la sonnerie des cloches, la séquence « Dies iræ », le Trait « Commovisti », l’Offertoire « Recordare », l’Alleluia « Opertebat pati Christum ».
La deuxième partie décline le thème « Reste avec nous », toujours en référence aux Pèlerins d’Emmaüs. Elle comprend l’Alléluia « Cognoverunt », la communion « Panis », l’hymne « Adoro te », l’introït « Esto mihi », l’Offertoire « In te speravi », la séquence « Veni Sancte Spiritus », l’Antienne « Ubi Caritas ».
Une troisième partie veut souligner que les Pèlerins d’Emmaüs avaient « Le Cœur brûlant » en écoutant le Christ sans savoir qui Il était. Ce thème est traduit par l’Antienne « Nonne cor » et le Magnificat, le répons « Regnum mundi », le graduel « Christus », l’Offertoire « Dextera Domini », l’Antienne « Alleluia » et le Psaume 116, l’Hymne « Benedictus es ». Le tout s’achève sur le Carillon de Notre-Dame de l’Annonciation.
Le Livret de ce CD offre deux photos des « Sœurs » et rappelle dans la présentation l’histoire du monastère, la vie que mène les moniales et le but du chant grégorien qui :
« aide à rencontrer le Seigneur Jésus. Ce chant ne parle pas aux sens, mais à l’âme. Il entraîne beaucoup plus loin que les musiques humaines. Il proclame ce dont les hommes du XXIe siècle ont le plus besoin, un message de foi et de joie infinie : Dieu nous aime à la folie, nous pouvons trouver le sens de la vie en répondant à cet amour ».
Soulignons, enfin que les moniales ont été dirigées par Claude Pateau, directeur de la Schola Saint-Grégoire. Voici la video officielle (après quelques minutes de pub, hélas)