Je me suis retrouvé par hasard sur le site de Témoignage Chrétien et j’y ai trouvé un article consacré à la communion à genoux. Le journaliste part d’un article de Sandro Magister, relatif à la récente visite du Pape en Grande-Bretagne, et qui cite à son tour intégralement une étude de Mgr Marco Agostini, « prélat appartenant à la deuxième section de la secrétairerie d’état, cérémoniaire pontifical et passionné de liturgie et d’art sacré ». Cet article de Mgr Marco Agostini est d’abord une étude d’art sacré qui souligne des liens avec la liturgie et non une étude liturgique qui argumente en faveur de la pratique de la communion à genoux. La différence est de taille et permet de saisir exactement la portée des propos de Mgr Marco Agostini.
À TC, on n’aime pas la communion à genoux. Passéiste en diable, dépassé par les événements, on défend le concile Vatican II – au fait que dit-il sur ce mode de communion ? – et même l’antiquité chrétienne contre le moyen âge. Des combats très actuels et très pertinents. Je vous laisse lire la prose de TC à ce sujet. Je souligne simplement deux petites choses.
1°) Selon TC, en communiant à genoux, on s’agenouille en marquant un respect envers le prêtre… D’où cette question d’une subtilité incomparable :
« Et quand, cas de plus en plus fréquent chez nous, un ou une laïcs donne la communion, faut-il s’agenouiller aussi ? »
On le voit, il y a un grand travail à effectuer pour faire saisir de quoi il s’agit.
2°) La perle évidemment, revient à la pseudo-caution scientifique, en l’occurrence théologique et historique :
« Jean Rigal, ancien Professeur d’ecclésiologie à l’Institut catholique de Toulouse, dénonce cette tendance romaine en s’appuyant sur l’histoire : “La communion à genoux et à la bouche est apparue au cours du Moyen-Age. L’ancienne tradition demande ‘qu’on adresse les prières au Seigneur en restant debout’ (Concile de Nicée, 325 ). En Orient et en Afrique du Nord au temps de saint Augustin (Ve siècle) les fidèles venaient au « Chancel » (entrée dans le sanctuaire) et communiaient debout”. »
Le drame avec les modernes, c’est qu’ils choisissent l’ancien au détriment de la Tradition. On en revient toujours à l’échange entre le Père Congar et Jean Madiran où le même genre de rengaine était présenté par un théologien d’une autre trempe que Jean Rigal. Mais, très justement, Jean Madiran faisait remarquer que l’Église ne s’appuie pas sur de l’ancien, mais sur de l’ancien transmis, c’est-à-dire sur la Tradition. Si l’Église a recouru au Moyen âge à la communion à genoux, c’est bien parce que la pratique antérieure avait entraîné des abus et des dérives. C’est vraiment étrange ce fixisme chez les Modernes.
Le journaliste de TC termine en s’appuyant sur à nouveau sur Jean Rigal :
« Jean Rigal termine par une considération de bon sens. « Que penser de l’importance donnée à ces considérations liturgiques, au moment où se posent à l’humanité des questions graves et angoissantes d’ordre social, économique, éthique, écologique, politique ? ».
Que penser ? Tout simplement qu’en retrouvant le respect dû à Dieu, on retrouvera le sens de l’homme et d’une vraie politique. « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et le reste vous sera donné par surcroît ».