On accuse souvent les traditionalistes de refuser le dialogue ou de ne pas être ouverts sur d’autres traditions. Comme beaucoup de groupes, ce petit monde comporte des gens obtus, peu ouverts au dialogue, méfiant, refermés sur eux-mêmes, etc. Plus qu’ailleurs ? Ce n’est pas certain. Notre époque, qui raffole des chiffres et des statistiques, qui met sur le divan tous les groupes sociaux, avance peu de chiffres scientifiques sur ce sujet. Les a priori ne manquent pas, à commencer, paradoxalement, par le milieu traditionaliste, plutôt sévère avec lui-même…
Au regard de ce problème, l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum a fait bouger les lignes et les frontières, à défaut de bousculer les habitudes de pensée. La découverte de la tradition liturgique latine par des personnes qui, jusqu’ici, n’appartenaient pas au « milieu », à apporter un certain changement. Ils viennent assister à la messe selon la forme traditionnelle sans avoir derrière eux tout un historique des combats menés pour ce faire (et on peut le regretter !), ni sans avoir les réflexes habituels, voire les méfiances ou les crispations qui existent dans le milieu traditionaliste Ne nous trompons pas : l’époque est telle qu’ils viennent avec d’autres réflexes, d’autres craintes et d’autres méfiances. Il n’y pas d’un côté les purs et les impurs ; les bons et les méchants.
Mais la sociologie des tenants de la liturgie latine traditionnelle évolue, bouge et est certainement moins uniforme. Il faudrait une véritable enquête pour vérifier cette intuition et plus encore pour la mesurer. Une conclusion me semble s’imposer : il n’est plus possible de tenir le langage qui voudrait que les fidèles des messes traditionnelles sont tous des méchants d’extrême-droite. Non pas que cela condamnerait cette liturgie : après tout, tous les catholiques, au-delà de leurs idées politiques, ont droit à avoir la messe et les sacrements. Mais une chose est sûre : l’argument dialectique des méchants extrémistes ne tient plus. Après tout, nos évêques doivent être contents. Même les traditionalistes sont aujourd’hui pluriels…
En attendant voici un exemple de rencontre et dialogue dans un cadre plutôt traditionnel.