Dans un excellent article paru dans Présent de ce jour (mais disponible à Paris et sur Internet depuis hier), Jean Madiran décrit mieux que nous ne saurions le faire la situation présente en matière de crise doctrinale. Voici donc quelques extraits de cet article :
« La rectification doctrinale exigée par la crise conciliaire et les dérives post-conciliaires est très lente en raison d’un clergé trop souvent ignorant ou rebelle et d’une hiérarchie profondément divisée. En raison aussi d’un laïcat peu réactif face aux anomalies ecclésiastiques qu’il déplore en privé.
Une grande partie du clergé et de sa hiérarchie a visiblement perdu l’orthodoxie de la foi ; c’est-à-dire a perdu la foi, quelle que soit l’intensité des sentiments religieux manifestés. L’acte intérieur de la foi, on ne saurait en juger. Mais c’est l’acte extérieur de la foi qui s’atténue, voire qui disparaît : au moins par omission, souvent par distorsion. D’ailleurs beaucoup ignorent ce que la tradition catholique enseigne sur l’acte de foi, et se moquent complètement de ne pas le savoir. »
Depuis des décennies maintenant – la collection complète d’Itinéraires en témoigne – Jean Madiran pointe les déficiences des catéchismes français, même certains de ceux qui furent en usage avant le Concile. Mais c’est aussi le Catéchisme de l’Église Catholique (CEC) qu’il évoque en écrivant :
« En juin dernier, dans sa périodique Lettre à nos frères prêtres, l’abbé Grégoire Célier, et le 17 juillet dans Présent l’abbé Claude Barthe ont expliqué que, sans le dire, le CEC de 1997 avait subrepticement corrigé (néanmoins sans l’abolir) le CEC de 1992 sur un point de doctrine extrêmement grave, omis dans le premier et réaffirmé dans le second, concernant le saint sacrifice de la messe « vraiment propitiatoire », c’est-à-dire « réitérant le sacrifice de la Croix offert pour la réparation des péchés ». Ainsi se trouve clairement écartée l’affirmation contraire, encore très répandue en France, selon laquelle à la messe il s’agirait seulement de faire mémoire de l’unique sacrifice déjà accompli. »
Néanmoins, sa conclusion est la suivante :
« Malgré le fort noyautage du clergé et de sa hiérarchie par le détestable « esprit du Concile », l’anomalie majeure des quarante dernières années commence, sous le pontificat actuel, à se désagréger.
Cette anomalie consistait à critiquer et réviser la Tradition comme si elle n’était qu’une passagère disposition pastorale, et à vénérer les innovations fabriquées par l’« esprit du Concile » comme normes intangibles de la nouvelle orthodoxie doctrinale. C’était le monde à l’envers. »
Sommes-nous sur le chemin du monde à l’endroit ? La conférence de Mgr Pozzo dont j’ai parlée récemment entre dans ce cadre que nous pourrions appeler « l’herméneutique de la Tradition ». Le Pape Benoît XVI en a initié le mouvement. Il faut que celui-ci ne s’arrête plus. Outre le Catéchisme et la Messe – il reste cependant parmi les trois demandes de Jean Madiran à Paul VI celle de nous rendre une Écriture Sainte non falsifiée – la nomination d’évêques « Summorum Pontificum » (pas un, mais plusieurs) sera un signe certain de ce retour au monde à l’endroit.
Herméneutique de la continuité???
On a donc complètement perdu de vue l’accord passé par “Rome” au nom de l’Oecuménisme avec le protestantisme concernant le salut,d’après lequel la foi seule suffirait.La doctrine vraie est qu’une foi sans les oeuvres est insuffisante.Parmi les oeuvres intérieures et extérieures de la vertu de religion (qui découle elle-même de la vertu de justice (rendre à chacun ce qui lui est dû) il y a la prière, l’adoration, la sanctification du Dimanche et au sommet de tout le Saint Sacrifice,oeuvre d’adoration, de réparation, de demande et d’actions de grâce. LA MESSE reste une obligation vitale.Car il est obligatoire de se nourrir pour vivre.De la Parole et de l’Eucharistie..Il y a là une rupture profonde.Il faut revenir sur cette dérive qui hélas ! ne vient pas de la base…merci