Dans un entretien accordé au diocèse de Lyon, Mgr Batut développe le
projet de formation de prêtres diocésains destinés non exclusivement à la forme extraordinaire. J’ai déjà présenté ici ce qui me paraît à la fois comme une bonne chose et en même temps comme une volonté
d’endiguer le développement des instituts traditionnels.
Mais c’est aussi une reconnaissance.
– Reconnaissance que la liturgie traditionnelle existe vraiment et qu’elle est une réponse possible pour l’Église aujourd’hui, dans les diocèses ;
– Reconnaissance que cette liturgie n’est pas seulement pour les vieilles générations engluées dans la nostalgie ;
– Reconnaissance dans les faits que le Pape Benoit XVI a donné une impulsion décisive à l’Église en rappelant que cette liturgie n’avait jamais été
interdite ;
– Reconnaissance que tout ne commence pas à Vatican II et que le trésor de l’Église, notamment au plan liturgique, ne doit pas être enfoui.
– Reconnaissance aussi que cette liturgie traditionnelle est désormais enracinée dans la vie des diocèses.
On me dira que cette formation donnée aux futurs prêtres des diocèses sera peut-être traditionnelle au plan liturgique et non au plan philosophique et
théologique.
C’est vrai ! Mais nous sommes en pleine crise. Nous ne pourrons nous en sortir que lentement, par une lente réappropriation. Il est probable qu’ayant goûté à
la liturgie traditionnelle, ces prêtres désirent goûter un jour à la philosophie et à la théologie traditionnelle.
Le monde traditionnel ne doit pas avoir peur de la richesse de ce qu’il est. Iront vers cette formation les jeunes qui n’osent pas se rendre dans des instituts
traditionnels. Il est préférable qu’ils trouvent quand même le sens de la liturgie plutôt qu’une formation liturgique uniquement moderne. C’est finalement à un certain public que s’adresse
ce type de formation et il n’est pas certain que les évêques ne se trouvent débordés en croyant éteindre l’afflux dans les instituts traditionnels. Une fois installée dans les diocèses, la messe
traditionnelle ne partira pas.