C’est l’abbé Guillaume de Tanoüarn, comme assistant de l’Institut du Bon-Pasteur, qui signe le dernier éditorial de l’IBP-Roma, en date du 30 janvier dernier.
L’occasion de citer André Suarès, qui n’était pas seulement un « écrivain juif » mais aussi un « écrivain français », et de proposer une réflexion sur la Tradition, le concept
peut-être le mieux partagé pour plagier Descartes mais certainement le moins bien approfondi. Alors que nous dit l’abbé directeur du Centre Saint-Paul à Paris, et professeur à
l’IBP-Roma ?
« La Tradition catholique n’est pas un ensemble de réflexes conditionnés que l’on pourrait cultiver dans un ordre purement extérieur, comme celui que subit
le chien de Pavlov – ordre qu’il suffirait de répéter à l’identique pour que se reproduisent sans cesse les mêmes effets. Mais qu’est-ce que la Tradition alors ? Notre trésor ? Oui, elle est le
trésor du scribe dont parle l’Evangile (Matth. 13, 52). Ce trésor, notez-le, contient à la fois les « vetera », les vieilles choses, les recettes éprouvées, les formules liturgiques, les dogmes
théologiques qui donnent une forme à notre croyance, une colonne vertébrale à notre vie intérieure. Mais ce trésor, qui nous aide à construire ou à reconstruire, contient aussi « nova », les
choses nouvelles, le dynamisme et l’élan qui jamais ne contredisent un attachement vrai. Dans le trésor de la tradition, on trouve aussi les réponses nouvelles aux questions nouvelles qui se
posent aujourd’hui et ne se posaient pas hier. Voilà le travail du scribe instruit dans le Royaume des cieux, voilà le labeur et le discernement du séminariste. En s’y livrant de toute son âme,
pleinement présent à l’instant dans lequel il se trouve, totalement dans le moment de sa vie qu’il traverse, il contribue silencieusement à construire l’Eglise, c’est-à-dire à la
servir. »
On s’en doute la réflexion de l’abbé de Tanoüarn ne s’achève pas ainsi. Elle continue et se déploie et le mieux est de se rendre sur le site de l’IBP-Roma pour continuer à cheminer avec elle.
J’en profite – puisqu’un lecteur me fait amicalement le reproche de mon silence à ce sujet (regret refoulé (?) de n’être pas à Bordeaux ce jour-là) – pour
rappeler que Mgr Aillet, évêque en exercice de Bayonne, s’est rendu en l’église Saint-Éloi, le dimanche 23 janvier, pour procéder aux ordinations diaconales (2 diacres) et conférait le
sous-diacanat (2 sous-diacres) aux membres de l’Institut du Bon-Pasteur, le tout dans la forme extraordinaire. Voici le compte-rendu de l’agence Novopress :
« Mgr Aillet, évêque du diocèse de Bayonne, était à Bordeaux ce week-end. Il célébrait des ordinations en l’église Saint-Eloi, paroisse personnelle de
l’Institut du Bon Pasteur. Cette venue constitue une première pour l’ancienne paroisse de l’abbé Philippe Laguérie, supérieur de cet institut et ancien curé de Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris
lorsqu’il était membre de la Fraternité Saint-Pie X.
Pour la première fois un évêque français en exercice venait célébrer à Saint-Eloi la messe dans sa forme extraordinaire (en latin et dos au peuple) et par
la même occasion rencontrer les membres de cet institut érigé en « société de vie apostolique » par le Vatican en 2006. Cette venue de Mgr Aillet, connu pour ses positions fermes sur les valeurs
familiales, constitue la première étape du dialogue qui s’instaure entre ce dernier et l’Institut du Bon Pasteur.
En effet, Mgr Aillet souhaite multiplier les messes tridentines dans son diocèse – il a d’ailleurs institué une messe en latin à Bayonne tous les
dimanches – et compte sur l’implantation de communautés religieuses dédiées à la messe en latin pour parvenir à cette fin. L’Institut du Bon Pasteur bénéficiera-t-il de ce projet pour obtenir une
paroisse sur la côte basque ? Le processus semble bien engagé. »
Le compte-rendu de l’Institut du Bon-Pasteur se trouve sur son site.
On trouvera d’autres photos de cette belle cérémonie ICI.