C’est autour d’Alain Hasso sur le blog de Monde et Vie de revenir
sur l’histoire des propos de Mgr de Langres et de la déclaration de Mgr de Paris. Voici un extrait de son analyse :
« Vous me direz : mais non ! Madame Véronique Gallissot, déléguée épiscopale à l’information, a publiquement démenti que de telles énormités aient jamais
pu être proférées par un évêque français : “Monseigneur Gueneley, de retour de Lourdes, me charge de vous dire qu’il n’a pas tenu les propos qui lui sont attribués” a-t-elle écrit à
nos confrères du Salon beige, qui avaient relayé l’information.
Eh bien ! Madame Gallissot n’y était pas et Monde et Vie a retrouvé le témoin. Nous sommes en mesure de dire – parole contre parole – que ces propos
ont bel et bien été tenu et nous vous donnerons, dans notre prochain numéro, diverses information sur l’évêque de Langres.
Oh ! Ces mots doux ne seraient rien. On est tellement habitué au mépris des évêques français pour leurs fidèles que l’on n’est guère surpris de constater qu’ils
se méprisent aussi entre eux. Le problème c’est que sur ces entrefaites, le 5 novembre précisément, soit trois jours après, c’est le président de la Conférence épiscopale, Mgr Vingt-Trois,
d’habitude pourtant tellement maître de lui, qui se met à tenir, sur certains confrères dans l’épiscopat qu’il ne nomme pas… un discours disqualifiant, qui ressemble fort – un zest d’ironie en
plus – au discours de Mgr Gueneley. Il n’est pas tendre : “On peut avoir un évêque qui croit aux communautés nouvelles : il sonne la cloche, appelle six communautés nouvelles dans son
diocèse et pense que ça va marcher ! Cela va peut-être marcher tant qu’il sera là, mais après ?”. Ce texte hallucinant, paru dans La Croix du 5 novembre, où le premier des évêques français
rompt publiquement la communion de rigueur entre frères et entre pasteurs en critiquant l’un d’entre eux de toute son autorité, prend un relief fâcheux si on le rapproche des paroles de Mgr
Gueneley.
Personne n’est dupe, du reste ! Dès le 8 novembre, même si Mgr Vingt-Trois, dans sa semonce, n’a donné aucun nom, c’est Mgr Rey qui est interviewé par RCF.
Les deux déclarations – celle de Mgr Gueneley et celle du cardinal Vingt-Trois – sont impitoyablement rapprochées l’une de l’autre par la rédaction de la Radio chrétienne, qui n’hésite pas à
demander à Mgr Rey ce qu’il pense de ces deux mises en cause. »
Dans cette excellente analyse, on s’étonne juste d’apprendre que Mgr Vingt-Trois est habituellement maître de lui. Il est plutôt connu comme se laissant aller, d’où
la réaction, par exemple, du Comité de la jupe à ses propos sur les femmes.
En revanche, Alain Hasso est plutôt positif face à la réaction de Mgr Rey :
« De son côté, Mgr Rey, avec beaucoup de panache et un sens profond de la communion ecclésiastique, souligne que Mgr Vingt-Trois ne peut pas avoir pris position
« contre l’accueil », car « l’accueil est une vertu évangélique ». Le panache, peut-être, mais on aimerait que la communion ecclésiastique ne fut pas prétexte à sauver une fois encore le
bunker qu’est la Conférence épiscopale.