Mgr Burke et son cérémoniaire
L’agence de presse Zenit, proche des Légionnaires du Christ a publié la dépêche suivante au sujet de la messe selon la forme traditionnelle du rite latin, célébrée
à Saint-Pierre de Rome par Mgr Burke et du congrès consacré au second anniversaire du Motu proprio Summorum pontificum :
Nous publions cette dépêche de Zenit en la faisant suivre de plusieurs remarques :
« ROME, Mardi 20 Octobre 2009 (ZENIT.org) – Dimanche 18 octobre, pour la première fois depuis la réforme liturgique, une messe a été célébrée dans la
basilique Saint-Pierre selon le rite extraordinaire en latin.
La messe, célébrée dans la chapelle de l’adoration eucharistique par Mgr Raymond Leo Burke, préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique, a conclu le
2e congrès sur le Motu proprio « Summorum Pontificum », qui s’est déroulé à Rome du 16 au 18 octobre.
Mgr Guido Pozzo, récemment nommé par le pape secrétaire de la Commission pontificale « Ecclesia Dei », chargée du dialogue avec la Fraternité saint Pie X,
fondée par Mgr Marcel Lefebvre, a aussi participé à la messe.La chapelle n’a pas pu accueillir tous ceux qui voulaient participer à la messe et a été totalement remplie par 70 prêtres et quelque
400 personnes.
Après la messe, les participants au congrès se sont réunis place Saint-Pierre pour réciter l’Angélus avec le pape, qui leur a adressé un salut spécial en
italien.
Le Congrès intitulé « Un grand don pour toute l’Eglise » a analysé l’application du Motu proprio « Summorum Pontificum » sur l’utilisation de la liturgie
romaine précédent la réforme de 1970.
La rencontre, qui s’est déroulée à la Casa Bonus Pastor, a été organisée par ‘Jeunes et Tradition’ et par ‘Amitié sacerdotale Summorum Pontificum’.
La journée de samedi s’est conclue par le chant du ‘Te Deum’ et par la bénédiction eucharistique de la part de Mgr Camille Perl, vice-président émérite de la
Commission ‘Ecclesia Dei’.
En inaugurant le congrès, l’organisateur, le père Vincenzo Nuara O.P., a constaté les difficultés que rencontrent ceux qui veulent appliquer le Motu
proprio.
« Les hommes d’Eglise peuvent-ils refuser la Messe dans le rite extraordinaire ? », a demandé le père Nuara. « Si c’est le cas, c’est un grand problème pour
l’Eglise. Mais souvent, là où les évêques et les curés la refusent, cela pousse les jeunes (laïcs et prêtres) à l’aimer et à la pratiquer. Il y a donc de grands signes d’espérance, en particulier
de nouvelles vocations pour la messe en rite extraordinaire », a-t-il ajouté.
Selon un sondage Doxa, en Italie, 63% des catholiques pratiquants assisteraient régulièrement (au moins une fois par mois) à la messe dans le rite
extraordinaire si les évêques et les curés appliquaient le Motu proprio. Cette recherche, commandée par l’Association Paix Liturgique et par le site Internet Messa in latino, a été présentée au
cours du congrès et a été conduite sur les Italiens qui se disent catholiques, soit 76 % de la population.
Sur la base de ces résultats, seuls 58 % des catholiques italiens a entendu parler de l’introduction de la liturgie traditionnelle par Benoît XVI.
Concernant ceux qui sont informés du Motu Proprio, 71 % considèrent normal que les deux formes liturgiques, celle ordinaire et celle extraordinaire, puissent
être célébrées dans les paroisses. »
1°) La publication de cette dépêche est déjà un signe en soi. L’agence Zenit, jusqu’ici, s’est montrée prudente, pour ne pas dire plus, envers les nouvelles
concernant le Motu proprio Summorum pontificum. Proche des Légionnaires du Christ, cette agence, pourtant très papiste, n’est pas apparue comme un
relais immédiat de l’application du Motu proprio, pourtant marque forte du pape régnant. On sait que les Légionnaires du Christ ne se montrent pas très concernés par la question liturgique. C’est
leur droit, d’autant qu’ils sont confrontés aujourd’hui à des remous importants (à ce sujet voir Osservatore vaticano). En 2001, un membre de la
Légion du Christ avait pourtant été invité à participer aux travaux des Journées liturgiques de Fontgombault autour du cardinal Ratzinger.
2°) Nos correspondants romains ont précisé plusieurs points évoqués par la dépêche. Ainsi, par exemple, Mgr Guido Pozzo n’a pas seulement participé à la messe
célébrée par Mgr Burke. Il a assisté au congrès sur le Motu proprio, y prononçant même une conférence. À tous, il a fait l’impression d’un homme énergique, précis, volontaire et qui est décidé à
s’en tenir aux dispositions du Motu proprio. Précisons aussi que le rôle de Mgr Pozzo ne se limite pas au secrétariat d’une commission « chargée du dialogue avec la Fraternité saint Pie
X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre ». Cet aspect est une charge nouvelle du secrétaire de la Commission Ecclesia Dei qui conserve toutes les charges
précédentes, à savoir celles concernant les relations avec le monde « Ecclesia Dei ».
3°) Mgr Burke, préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique, n’a pas seulement célébré la messe du dimanche à Saint-Pierre. Il a honoré de sa
présence le colloque, apportant tout son poids de préfet en exercice. Concernant la messe, il a tenu à ce que le service liturgique soit assuré par les membres de l’Institut du Christ-Roi
Souverain Prêtre, auquel il est particulièrement lié. Le cérémoniaire était donc le chanoine Guitard, secrétaire de Mgr Wach. Plusieurs séminaristes, dont plusieurs jeunes Français, servaient
aussi à l’autel. Un diacre italien de l’Institut, était également présent.
4°) Cette cérémonie a été l’occasion d’un « œcuménisme » traditionaliste puisque le diacre était un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre, l’Abbé de
Andrade et le sous-diacre, un prêtre des Franciscains de l’Immaculée. La chorale était assurée par les Franciscaines et les Franciscains de l’Immaculée. L’abbé du Chalard de la Fraternité
Saint-Pie X a assisté à une partie du congrès.
5°) La chapelle du Saint-Sacrement dans laquelle la messe a été célébrée était en effet pleine à craquer. Pourtant le personnel de Saint-Pierre a tout fait pour
décourager les participants, tentant d’orienter certains vers une autre messe célébrée par un cardinal, demandant à d’autres s’ils étaient invités (sic) ou repoussant ceux qui tentaient un
passage en force. Des cris ont été entendus. Une fois de plus, il s’avère que le pape n’est pas écouté et entendu, y compris dans la basilique Saint-Pierre, à deux pas des fenêtres de ses
appartements. Ce n’est, hélas, pas le seul endroit où l’on résiste aux demandes du pape. Parmi les assistants, on remarquait une petite présence de journaliste français dont Jeanne Smits,
directrice de Présent, Olivier Figueras, journaliste à Présent et qui a reçu l’autorisation de photographier la cérémonie ainsi que Philippe Maxence, rédacteur en chef du
journal bimensuel L’Homme Nouveau. On a vu celui-ci quitter la place Saint-Pierre en compagnie de Don Marco, cérémoniaire de Mgr Olivieri, évêque d’Albenga (Italie) et de Franciscains de
l’Immaculée. Ces derniers, qui avaient pourtant reçu l’autorisation de filmer la cérémonie, n’ont finalement pu le faire ayant oublié de venir avec un double du document officielle.
6°) En revanche, point plus positif, le congrès s’est déroulé à la « Casa Bonus Pastor » qui dépend directement du Vicariat de Rome.
7°) Autre aspect positif : la forte présence de prêtres diocésains italiens intéressés par la forme extraordinaire de la messe latine. Une véritable espérance
car jusqu’ici l’Italie ne semblait pas concernée (le sondage de Doxa en donne des clefs d’explications) par le sujet de la messe traditionnelle.