Le quotidien Présent, dans son édition du samedi 3 octobre, rapporte un entretien avec Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon,
après les ordinations selon la forme extraordinaire du samedi 26 septembre. En voici quelques extraits :
« Ce 26 septembre fut un jour de grande
joie à Toulon. L’ordinaire, Mgr Rey, ordonnait en effet en sa cathédrale Sainte-Marie-de-la-Seds deux nouveaux prêtres et un sous-diacre dans la forme extraordinaire du rite romain. Certes, pour
Mgr Rey, il ne s’agissait pas tout à fait d’une première, puisqu’il avait déjà procédé, en sa cathédrale, à une ordination dans ce rite, le 22 septembre 2007. Une première ordination
extraordinaire dont Jean Madiran s’était alors fait le témoin (Présent du 26 seprembre).
C’en était une tout de même. Parce que l’un des deux nouveaux prêtres (l’autre étant membre de la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine) n’appartenait
à aucun institut traditionaliste, à aucune communauté Ecclesia Dei : il s’agissait d’un prêtre ordonné pour son diocèse par son évêque. Et cela ne s’était pas vu depuis bien longtemps. Mais
surtout, cela marque un engagement plein et entier d’un évêque dans la politique ecclésiale mise en œuvre par Benoît XVI, et dont le motu proprio Summorum Pontificum constitue pour l’heure le
canevas principal. Voire la clef de voûte…
Précisions épiscopales
A l’issue de la cérémonie, au cours du déjeuner qui réunit familles et proches dans le domaine du séminaire de La Castille, Mgr Rey, a bien voulu prendre quelques
instants pour préciser, pour nous, le sens de cette nouvelle démarche.
— Monseigneur, vous venez d’ordonner deux prêtres dans la forme extraordinaire du rite romain. Vous l’aviez déjà fait une fois il y a deux ans. Mais cette année
constitue une autre « première », puisque l’un d’eux était un prêtre n’appartenant à aucune communauté « traditionnelle » : un prêtre diocésain. Pouvez-vous nous dire ce que cela représente pour
vous ?
Cela représente ce que le Saint-Père a demandé à l’Eglise de mettre en œuvre dans son motu proprio Summorum Pontificum, et donc la reconnaissance dans toute
sa légitimité d’une liturgie qui a été pratiquée pendant des siècles – et qui a d’ailleurs connu des réformes successives et, de ce fait, différents missels. On ne peut pas faire fi de cette
tradition, on doit l’intégrer, lui donner sa place.
Aujourd’hui, il y a toute légitimité à pratiquer cette liturgie. Elle correspond d’ailleurs non seulement aux besoins de ceux qui appartiennent à la galaxie
traditionaliste, mais aussi, je le pense, aux aspirations de certains jeunes qui y trouvent une valorisation de la dimension sacrificielle de la liturgie ; qui y découvrent aussi des racines
chrétiennes à travers les signes et les symboles qu’elle met vraiment en valeur. Et je ne vois aucune difficulté, pour ma part, à assumer à la fois la célébration de la liturgie que j’ai présidée
aujourd’hui, et en même temps à me reconnaître tout à fait héritier de la tradition de l’Eglise et du concile Vatican II. »