Paix liturgique publie dans sa lettre 289 les résultats d’un sondage auprès des catholiques du diocèse de Rennes sur la question du Motu Proprio Summorum Pontificum.
Cette enquête indépendante a été menée auprès d’un échantillon de 745 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus du diocèse de Rennes. Sur ces 745 personnes interrogées, 435 ont déclaré se considérer “catholique”, soit un peu plus de 58 %. L’intégralité des résultats est consultable sur le site de Paix liturgique.
1/ LES RÉSULTATS
Les résultats qui suivent sont établis sur les réponses des sondés qui se sont déclarés « catholiques ».
a) Assistance à la messe
22,2 % des sondés déclarent assister à la messe chaque semaine ;
11,5 % une à deux fois par mois ;
15,3 % pour les grandes fêtes ;
43,4 % occasionnellement ;
7,4 % jamais ;
0, 2 % ne répondent pas.
b) Connaissance du Motu Proprio
72,2 % des catholiques pratiquants du diocèse disent connaître le Motu Proprio Summorum Pontificum contre 27,8 % qui n’en ont jamais entendu parler.
c) Perception du Motu Proprio
60,6 % des sondés (base : catholiques pratiquants) trouvent normale la coexistence des deux formes du rite romain au sein de leur paroisse ; 20, 5 % n’ont pas d’avis (chiffre à rapprocher des 27,8 % de pratiquants qui ne connaissent pas l’existence du Motu Proprio) et seulement 18,9 % (moins de 1 fidèle sur 5) la trouvent anormale.
d) Participation à la forme extraordinaire
À la question « Si la messe était célébrée en latin et grégorien sous sa forme extraordinaire dans votre paroisse, sans se substituer à celle dite “ordinaire” en français, y assisteriez-vous ? » Chez les pratiquants, 43,4 % déclarent vouloir assister à la liturgie extraordinaire chaque semaine et 19,3 % à un rythme mensuel. Soit 62,7 % des pratiquants actuels du diocèse de Rennes qui iraient au moins une fois par mois participer à une messe en latin et en grégorien selon le missel de 1962… si le texte du Pape était appliqué dans leur propre paroisse. Plus de 6 catholiques pratiquant sur 10.
C’est énorme. Paix Liturgique commente :
Les réponses faites aux demandeurs dans le diocèse de Mgr d’Ornellas (« Les familles demandeuses ne sont pas assez nombreuses » ; « la messe de Rennes suffit » ; « la majorité des fidèles ne souhaite pas que le Motu Proprio soit appliqué dans la paroisse, cela diviserait la communauté » ; etc.) sont donc autant de contrevérités, qui ont été répétées de manière incantatoire aux demandeurs de Chateaubourg (30 kms de Rennes), de Saint Malo (70 kms de Rennes), de St Méen le Grand (45 kms de Rennes) ou de Vitré (41 kms de Rennes) pour ne citer que quelques-unes des demandes sérieuses dont Paix liturgique a eu connaissance.
Familles demandeuses pas assez nombreuses ? Les familles intéressées par l’application du Motu Proprio dans leurs paroisses représentent 62,7 % des catholiques pratiquants actuels (base catholique allant à la messe au moins une fois par mois) et 43,4 % des catholiques qui vont à la messe tous les dimanches.
Majorité des fidèles opposés à l’application du Motu Proprio ? Non c’est une minorité : 18,9 % seulement y sont opposés. D’ailleurs, ce faible taux d’opposition aux mesures du Saint Père pourrait d’ailleurs rapidement fondre comme neige au soleil si les curés de paroisses, garants de l’unité, étaient les acteurs actifs de la réconciliation dans l’Eglise en célébrant eux-mêmes indifféremment les deux formes de l’unique rite romain. […]
On le voit nettement, dans le diocèse de Rennes, les raisons de la non-réception du Motu Proprio ne sont pas à chercher du côté des fidèles (qui ne seraient pas intéressés, pas assez nombreux ou majoritairement opposés au Motu Proprio). Mais alors d’où vient l’opposition au texte pontifical si elle ne vient pas des fidèles ?Dans notre lettre n° 287, nous avions donné un portrait intellectuel, assurément critique, mais néanmoins complimenteur de Mgr Pierre d’Ornellas. Le fait est qu’il se trouve désormais en face de la demande record de messe en forme extraordinaire. Se pourrait-il qu’il ne fasse pas bon usage de ces chiffres massifs, étant bien entendu qu’une enquête d’opinion ne prétend pas à l’infaillibilité, mais qu’elle révèle, surtout à ce degré, une demande de « retour » très lourde ? La déconnexion entre structures ecclésiastiques et fidèles du rang en matière liturgique est de plus en plus évidente. Car, « le dialogue suppose que l’on ne capture pas la parole » aime à répéter l’archevêque de Rennes. Souhaitons que ce sondage libère la parole des fidèles du diocèse de Rennes au nom de qui trop de prêtres et de laïcs engagés (en l’occurrence le plus souvent dépendantes des mêmes structures cléricales, évêché ou paroisse, qui refusent d’applique le Motu Proprio) parlent sans jamais leur demander leur avis.