Les conférences épiscopales du monde entier ont 12 mois, pas un de plus, pour rédiger des “directives”, qu’elles fourniront à leurs évêques, concernant le traitement des abus sexuels commis par des prêtres sur des mineurs. C’est ce que demande la circulaire, datée du 3 mai 2011, de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui donne quelques indications pour que les conférences épiscopales ne restent pas désarmées. Les raisons qui ont poussé les autorités vaticanes à diffuser cette circulaire et à imposer aux conférences épiscopales une échéance viennent de certaines critiques, formulées par des juristes et des canonistes réputés, contre la manière d’agir par les autorités de l’Église pour ces affaires. L’une de ces critiques porte sur la centralisation excessive. Le motu proprio “Sacramentorum sanctitatis tutela“, publié par Jean-Paul II le 30 avril 2001, et les règles d’application ultérieures, voulues surtout par Joseph Ratzinger cardinal et pape, attribuent à la congrégation pour la doctrine de la foi la compétence pour toute affaire d’abus sexuel commis par des prêtres sur des mineurs. Le motif en était le manque de fiabilité qu’ont manifesté de nombreux évêques pour le traitement de ces affaires. Et en effet, depuis que la congrégation pour la doctrine de la foi a pris le contrôle de cette question, le travail de nettoyage a donné de meilleurs résultats.
Mais cette centralisation a ouvert la porte à la dérobade de certains évêques face à leurs responsabilités. Pour corriger cette excessive centralisation, la circulaire insiste sur la responsabilité qui incombe prioritairement à chaque évêque ou supérieur d’ordre religieux. Les évêques – dit la circulaire – devront éviter de déléguer leurs pouvoirs de gouvernement à des “organes consultatifs de surveillance” créés dans certains diocèses – les cas de Bruxelles et de Vienne sont les plus connus – pour traiter les affaires d’abus. La circulaire incite à la sélection des candidats au sacerdoce et à la formation des prêtres. En ce qui concerne les premiers, elle invite à étudier avec plus de pondération “ces candidats au sacerdoce ou à la vie religieuse qui passent d’un séminaire à l’autre, d’un diocèse à un autre ou d’un ordre religieux à un diocèse“. Bien entendu, le premier point sur lequel la circulaire insiste est le devoir de prendre soin des victimes d’abus. (Avec Sandro Magister)