Dans ce même entretien à Famille chrétienne, Mgr Ravel déclare :
Je m’applique à mettre en œuvre ce que dit saint Paul : le royaume de Dieu n’est pas question de nourriture ou de boisson, mais d’un culte vis-à-vis du Seigneur – et ce culte est inséparablement personnel et public. Pour le catholique, il est essentiel de pouvoir rendre un culte public à son Dieu. Le culte personnel au fond du cœur, encore plus essentiel, ne concerne pas l’État. Et le culte catholique a comme spécificité d’avoir besoin d’un autel consacré pour célébrer la messe, et d’un tabernacle pour conserver les saintes espèces. Et voilà pourquoi nous demandons des lieux de culte spécifiques, affectés à ce seul usage. Et quand proposition nous est faite d’avoir des lieux de culte « interreligieux », nous répondons que cela ne nous est pas possible. Le cas s’est produit dans l’assistance publique des hôpitaux de Paris.
Deuxième priorité : le culte catholique a besoin de personnes qui lui soient entièrement consacrées et dédiées. Si on nous supprime nos revenus – ce qui a été le cas deux fois en un siècle par l’aliénation totale des biens ecclésiastiques – est-ce qu’il ne revient pas à l’État de soutenir les servants du culte, au-delà de la générosité des simples fidèles ? Ainsi dans l’armée il ne revient pas aux seuls militaires catholiques de payer leurs aumôniers. Troisièmement, nous avons besoin de temps spécifique – le dimanche – pour vivre correctement notre catholicité. Et enfin, le pouvoir politique doit nous permettre de vivre des célébrations qui soient intégralement catholiques.