La lettre du 24 mars de Paix Liturgique fait le point sur le nombre de séminaristes en France :
Des sources proches de la Conférence des Évêques de France font connaître les résultats d’une enquête interne bouclée au 15 novembre 2010. Elle a été réalisée par la Commission pour les ministres ordonnés et laïcs en mission ecclésiale, présidée par Mgr Giraud, évêque de Soissons. Ces chiffres étaient très attendus par la CEF et dans les évêchés de France, où le pessimisme est de plus en plus noir. Les chiffres donnés pour 2010-2011, après enquête auprès de tous les séminaires de France, ne sont pas propres à relever le moral. Ils sont encore plus mauvais que ceux de 2009-2010 : officiellement, le nombre des séminaristes diocésains (dans les séminaires, les Groupes de Formation Universitaire, les Séminaires universitaires, et avec les séminaristes en stage, inclus les séminaristes des DOM, de la Mission de France et du diocèse aux Armées) est passé de 756 séminaristes diocésains au 15 novembre 2009, à 732 au 15 novembre 2010, soit une nouvelle baisse de 3%. […]
Les chiffres donnés par la Conférence des Évêques de France à ses membres cherchent à cacher un peu la misère. Par exemple, en juin 2010, la CEF annonçait 83 ordinations diocésaines pour 2009/2010 (AFP, 23 juin 2010). Mais en novembre 2010, elle diffuse un nombre d’ordinations de 96, en précisant qu’il englobe « 11 hors cursus », ce qui du coup permet de noter un heureux « frémissement » (il y avait 89 ordinations diocésaines en 2009 ; 98 en 2008, 101 en 2007). Comment a été calculé ce chiffre plus rassurant ? Une (pure) hypothèse : nous avions nous-mêmes procédé à un ajustement, dans notre lettre n° 238, du 9 juillet 2010, en estimant que l’on pouvait rajouter aux 83 ordinations diocésaines décomptées, les 3 ordinations de la Communauté Saint-Martin et les 2 ordinations de la Communauté Saint-Thomas-Becket (institut bi-formaliste), qui ont l’une et l’autre des apostolats diocésains. Cela donnait 88 ordinations, auxquelles la CEF a peut-être ajouté aussi les 8 ordinations des communautés Ecclesia Dei non religieuses, ce qui est somme toute normal dans la mesure où ces prêtres français sont normalement appelés à exercer leur ministère en France.
Par ailleurs, les chiffres officiels des séminaires diocésains comptabilisent à juste titre les étudiants de communautés nouvelles (nous y reviendrons) qui vont être utilisés, après leur ordination, dans les rangs des prêtres diocésains. Mais ils comprennent aussi des religieux, des séminaristes étrangers envoyés par leurs diocèses d’origine pour une formation en France, et aussi, dans le cas du Séminaire français de Rome, des prêtres déjà ordonnés. De sorte que, l’an passé, en ajoutant séminaire par séminaire le nombre exact des candidats destinés effectivement aux diocèses de France, on arrivait à moins de 700. On peut penser que, vérification faite, il faudrait aussi réviser à la baisse le chiffre de 732 donné pour cette année (96 séminaristes sont, par exemple, de nationalité étrangère, soit 13%, et il n’est pas évident que tous visent une incardination en France).
De même, pour l’année de discernement, l’année de propédeutique, qui précède la première année en premier cycle, la Commission épiscopale annonce une hausse tout à fait étonnante : il y aurait 120 étudiants en 2010/2011, pour 80 seulement en 2009/2010. En réalité, à la rentrée 2009, le nombre des étudiants en propédeutique était d’au moins 140, et il est tombé en cours de cette année de discernement, ce qui est normal, à 80. 120 est en fait, cette année, le chiffre de départ.
Ceci précisé, on peut aussi apporter des correctifs en sens inverse :
· Concernant les chiffres de propédeutiques : en 1ère année de 1er cycle, un certain nombre de candidats entrent comme séminaristes, alors qu’ils n’ont pas été soumis à l’année de propédeutique (ils étaient 120, au 15 novembre 2010, en 1ère année de 1er cycle dans les séminaires diocésains).
· Concernant le nombre des séminaristes : on pourrait parfaitement rajouter au nombre des séminaristes diocésains français, la cinquantaine de séminaristes de la Communauté Saint-Martin, les religieux en formation de la Communauté Saint-Jean destinés à un apostolat dans les diocèses de France, les séminaristes du Chemin néo-catéchuménal formés dans des séminaires propres, dans la mesure où ils se destinent à un apostolat en France, et d’autres encore, membres de communautés comme la Communauté Saint-Thomas-Becket, déjà nommée. De sorte que l’on peut tenir pour globalement exact, à titre indicatif, le nombre donné par la CEF de jeunes gens qui se préparent en 2011 à être prêtres dans les diocèses de France, voire même à l’arrondir à 740. (A suivre)