Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, avait déclaré en 1993, alors qu’il était encore père abbé bénédictin de Sainte-Anne de Kergonan :
Il arrive que des fidèles se plaignent d’être emportés dans des célébrations bruyantes et haletantes qui ne laissent plus respirer l’âme et laissent évaporer le sens subtil du sacré. La participation à la liturgie doit d’abord être intérieure…
Ce n’est pas elle-même que célèbre l’assemblée: elle n’est pas à un meeting ou à une manifestation populaire: elle entre avec une humble ferveur dans une action qui la dépasse et l’inclut à la fois: une action sacrée…
A l’heure actuelle, il convient de mettre l’accent sur la dimension d’intériorité de la participation à la liturgie. Pour participer à la liturgie, il faut entrer dans une action sacrée, c’est-à-dire se prêter à une oeuvre qui est celle de Dieu…
Notre activité doit se couler dans l’oeuvre de Dieu. Dans la liturgie, il peut exister des façons d’agir qui sont trop humaines et même des pouvoirs exercés par une personne ou un groupe. Or la liturgie est une activité qui doit être reçue de Dieu. Agir “liturgiquement”, c’est se prêter à l’influence de Dieu; cette soumission donne toute sa portée à notre activité liturgique…
Il existe un activisme liturgique qui se manifeste à l’excès par des chants, des gestes, des actions non prévus par le rituel et issus d’une créativité qui ne respecte pas le rôle de chacun dans les célébrations ecclésiales; par exemple, ces acclamations trop nombreuses qui, en sectionnant la célébration ne permettent plus d’en suivre le fil et amènent confusion entre le sacerdoce ministériel du prêtre et le sacerdoce commun des fidèles…
Pour rester ouvertes à tout le mystère de notre communion à Dieu, nos liturgies doivent – pour rester fidèles à ce que l’Eglise veut – être nobles, simples, belles, dignes. C’est seulement ainsi qu’elles pourront être attirantes et devenir des foyers de la nouvelle évangélisation…