Yves Daoudal analyse la dernière réflexion de la COMECE, cette structure européenne qui se donne un semblant de légitimité, alors qu’elle n’en a aucune :
La COMECE, c’est la « Commission des épiscopats de la Communauté européenne ». Des épiscopats, et non des évêques. C’est-à-dire des bureaux idéologiques de leurs conférences épiscopales. Au passage on constate qu’ils en sont toujours à la «Communauté européenne», alors que depuis 1993 c’est l’Union européenne.
La COMECE s’inquiète … du populisme ! Voici des extraits de son compte rendu, qui n’intéresse personne (même pas Rome) :
Nous constatons dans les pays de l’UE une augmentation significative des mouvements et tendances ayant des caractéristiques populistes. Ce phénomène est très complexe : il connaît des manifestations variées, allant de certaines formes de régionalisme jusqu’au nationalisme voire l’extrémisme ; il touche la gauche comme la droite de l’échiquier politique. On constate néanmoins des similitudes frappantes : une présentation simplifiée des problèmes et de leur solution, la recherche de boucs émissaires, l’instrumentalisation de la distinction entre « eux » et « nous ».
[…] Nous rappelons que le populisme est strictement à l’opposé de l’idée européenne, laquelle prend sa source dans la notion de Solidarité. Nous regrettons que même certains chrétiens soient tentés de suivre ces tendances. Le Populisme est véritablement incompatible avec la vocation universelle de l’Eglise.
Ou comment confondre le religieux et le politique. Benoît XVI appelait pourtant en août dernier à respecter les légitimes diversités humaines. La vocation universelle de l’Eglise ne conduit ni à l’abolition des frontières ni au mondialisme. Elle propose le salut en Jésus-Christ à tout homme. Voilà un sujet qui devrait intéresser la COMECE, depuis le temps que les Papes rappellent l’Europe à ses racines chrétiennes. Car l’idée européenne ne naît pas de la notion de solidarité, qui n’est autre que la vertu chrétienne de charité devenue folle, comme dirait Chesterton. L’Europe est née de la rencontre entre le christianisme et la civilisation gréco-latine.