Dans Daoudal Hebdo, on trouve une analyse du synode diocésain de Rouen. Extraits :
Le 24 octobre, Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen, a publié le «Décret de promulgation» des «Orientations synodales», et ces Orientations elles-mêmes, suite au synode diocésain qui s’est déroulé entre novembre 2009 et mai 2010. Il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas intéressé aux synodes diocésains, qui sont en fait le prétexte pour les lobbies qui tiennent les diocèsesd’affirmer des opinion et de revendiquer des réformes plus ou moins hétérodoxes, au nom du peuple de Dieu. Cela grâce aux techniques bien connues de manipulation par la dynamique des groupes, pour phagocyter les braves catholiques qui croient participer à un important événement ecclésial, en pleine communion avec toute l’Eglise et avec Rome…
Le décret s’intitule «Avec la force de l’Esprit». C’est une des expressions préférées de nos évêques. On suppose qu’il s’agit de l’Esprit Saint. Et donc qu’on ne saurait contester ce qui a été décidé avec la force d’une Personne divine… Le texte de la «promulgation» commence, de façon insolite, par trois « notes ». Et, de fait, elles sont importantes. La première est une définition de la «communauté ecclésiale». Un naïf dans mon genre s’attend à ce que l’archevêque cite un texte du magistère, un concile, un pape, le code de droit canonique… Mais non. L’unique référence, ce sont « les critères définis par le Père Y.-M. Congar ». C’est un théologien qui est élevé au rang magistériel, au rang d’autorité dans l’Eglise… Il l’a été par la grâce du synode, et Mgr Descubes reprend le texte des Orientations. Voici ces critères: • une confession de foi qui implique que la communauté se rassemble au nom de Jésus-Christ, • une communion avec d’autres communautés confessant la même foi, • une communauté que tous ont le souci de faire exister, • une reconnaissance du ministère ordonné car c’est à cette condition que la communauté signifie le mystère de l’Église.
Ce que l’on remarque immédiatement, c’est que cette définition s’applique à diverses communautés non catholiques, tant celles qui ont réellement un ministère ordonné (les Eglises préchalcédoniennes, les Eglises orthodoxes, l’Eglise vieille-catholique) que celles qui prétendent l’avoir (anglicans, luthériens). Ces critères ne sont donc pas suffisants. Ils le seraient si l’on faisait référence à la communion avec… le pape. Ce n’est pas un hasard si cela est absent… On remarquera aussi que l’expression «communauté ecclésiale» ne figure pas dans le Code de droit canonique. Sauf pour désigner… les communautés qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique… (A suivre)