Dans Présent du 15 octobre, Jean Madiran a traité du synode qui se déroule dans le diocèse de Versailles cette année. Extraits :
En soi, rien d’anormal. […] La « synodalité », l’histoire de l’Eglise catholique et son droit canon nous l’enseignent suffisamment. D’ailleurs nous avons vu d’autres synodes diocésains avant celui-ci. Leur exemple montre qu’une telle entreprise n’est pas sans risques. « Synodalité », « collégialité » peuvent aisément, si l’on n’y prend garde, subir la mainmise d’une illusoire et tyrannique « volonté générale » issue des rêveries du promeneur solitaire Jean-Jacques Rousseau.
Tous les baptisés du diocèse invités à former des équipes de discussion, tous égaux, sans aucune discrimination, voilà qui offre un terrain éventuellement propice à la dynamique de groupe. L’égalitarisme, avec son principe mortel de « lutte contre toute discrimination », s’est idéologiquement introduit dans l’Eglise, dont la nature est au contraire de former une société hiérarchisée, où le pouvoir vient d’en haut, et l’enseignement aussi, avec divers degrés pour l’un et pour l’autre, c’est-à-dire diverses discriminations légitimes.
Dans les synodes diocésains qui ont déjà eu lieu en France au XXIe siècle, on a parfois trouvé mobilisateur d’utiliser le slogan : ne demandons pas ce que l’Eglise peut faire pour nous, mais demandons-nous ce que nous pouvons faire pour l’Eglise. […] Ce n’est pas une bonne disposition intérieure de ne pas demander à l’Eglise toujours davantage ses lumières, ses sacrements, ses vertus, sa prière. En sachant bien que ce n’est pas à nous de lui indiquer le chemin. […] Les simples fidèles ne vont pas découvrir les moyens d’évangéliser le monde d’aujourd’hui, ils ne vont pas les indiquer à l’Eglise, ils ne vont surtout pas les inventer. D’ailleurs les moyens de l’Eglise sont toujours les mêmes. D’abord la prière et la pratique des sacrements, qui sont à la portée de tous. Tandis que tous n’ont pas une vocation spécifiquement missionnaire. Mais tous les simples fidèles peuvent se déclarer activement réfractaires à des écoles diocésaines où la foi n’est plus qu’une option libre parmi d’autres ; et carrément opposés à une catéchèse qui persévère dans sa suppression du petit catéchisme pour enfants baptisés.