Quatrième partie de la conférence de Mgr Vasa traduite par Jeanne Smits. Extrait :
Les documents pastoraux, reconnaissant que les gens ont perdu leur tolérance vis à vis du sain enseignement, ont tendance à adopter le ton de l’invitation sans être nécessairement trop directs ou trop critiques. Le but évident étant de proposer de délicates invitations à la conversion, d’une manière qui puisse attirer ceux qui préfèrent prêter l’oreille aux messages qui la chatouillent. Hélas, étant pastoraux de nature, ces documents sont ouverts à un large spectre d’interprétation – et de mauvaise interprétation. On pourrait même accuser ces documents d’être intentionnellement flous et trompeurs ; bien que j’aie moi-même, à l’occasion, ce soupçon, ce serait un grave manquement à la charité de ma part d’aller jusqu’à spéculer sur le fait de savoir s’il est fondé. […]
Malheureusement, puisque le sain enseignement est souvent rejeté d’emblée, les enseignants qui diffusent un message populaire, apte à chatouiller l’oreille, ont tendance à être davantage admirés, reçus avec chaleur et acceptés par notre époque laïciste. Cela contribue à un aplanissement supplémentaire du message. […]
Les évêques individuels, dans leur propre diocèse, ont la responsabilité pastorale première de discerner entre la parole imprudence et le silence imprudent. Cela implique un jugement particulier, un domaine où il peut y avoir une grande diversité et même de la disparité d’un évêque à l’autre. Il n’y a quasiment aucune disparité parmi les évêques à propos du caractère peccamineux de l’avortement, de la contraception artificielle, des actes homosexuels, de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, ou la pléthore des offenses à la pureté ; mais il y a une grande diversité en ce qui concerne la manière d’affronter ces maux, ou la manière de s’occuper de ceux qui s’en vantent voire les recommandent ouvertement. […]
Cette diversité de stratégie, cette décision prudentielle de rester silencieux ou de parler, repose carrément sur les épaules des évêques individuels. Ainsi, tandis que beaucoup estiment que cela relève des devoirs de la conférence, il s’agit en réalité du rôle de l’évêque. C’est leur devoir inaliénable : il ne peut être délégué à la conférence.