Dans le dernier numéro de Monde & Vie, l’abbé Claude Barthe est interrogé par mon confrère Daniel Hamiche, au sujet de son dernier ouvrage, La Messe à l’endroit, dans lequel il plaide pour une réforme de la forme ordinaire. Constatant que, en haut, Benoît XVI va dans ce sens (communion à genoux, canon en latin, crucifix au centre de l’autel, etc.), et à la base, des nombreux prêtres, souvent biformalistes, enrichissent le missel de la forme ordinaire d’éléments provenant de la forme extraordinaire, il pointe le chaînon manquant :
Il conviendrait qu’au lieu d’être seulement le fait des curés à la base et du Pape au sommet, elle soit mise en oeuvre par les évêques. Imaginez l’effet prodigieux de restauration, non seulement liturgique mais de tout ce qui va avec la liturgie, vocations, doctrine, catéchismes, renouveau de la pratique, que produirait le fait qu’un évêque, puis deux, puis trois…, retournent l’autel de leur cathédrale, y rétablissent la communion à genoux, y réintroduisent le latin et le grégorien, y fassent régulièrement célébrer la messe traditionnelle. J’insiste : ce projet de réforme de la réforme ne peut se réaliser sans la célébration la plus large possible selon le missel traditionnel ; et inversement, celle-ci a besoin pour exister dans les paroisses ordinaires d’un état d’esprit de retour aux sources traditionnelles représenté par la réforme de la réforme.
A l’étranger, le Cardinal Antonio Cañizares, alors qu’il était encore à la tête de l’Archidiocèse de Tolède en Espagne, avait rétabli le banc de communion dans sa cathédrale et encouragé les fidèles à recevoir la sainte communion à genoux et sur la langue. Le Cardinal Juan Luis Cipriani, Archevêque de Lima (Perou), a demandé que les fidèles se mettent désormais à genoux pour recevoir la Sainte Communion directement dans la bouche. En Italie, le Cardinal de Bologne avait demandé presque la même chose. Et en France ? Quel sera le premier évêque français à rétablir les bancs de communion, le chant grégorien, etc., dans sa cathédrale ?