Un article publié dans La Provence le 1er septembre nous informe des difficultés entre l’évêque d’Avignon et les chrétiens de son diocèse, qui refusent la main-mise de l’évêque. Mgr Cattenoz, qui a comme tout le monde ses défauts personnels, tente de reprendre la main sur les catholiques de son diocèse, afin d’en redevenir le pasteur, non seulement en droit, mais aussi dans les faits. Les blocages menés par des groupes de laïcs, voire des prêtres, sont en effet courant dans les diocèses. Mgr Cattenoz est connu pour être l’évêque qui a décidé de gouverner son diocèse (alors que certains se laissent marcher sur les pieds en refusant de combattre les oppositions internes). Il s’était fait remarquer en 2006 pour avoir exigé des établissements dits catholiques de redevenir vraiment catholiques. Cela avait provoqué une levée de bouclier, y compris parmi certains de ses confrères, montrant que la crise post-conciliaire est loin d’être résolue en France et que les nominations épiscopales n’y suffiront pas. C’est tout un tissu catholique qui est à renouveler.
Pour revenir au sujet de l’article, il s’agit des chalets de Notre Dame de l’Estelle, censés appartenir au tissu ecclésial diocésain. Sauf que l’association de “catholiques” qui gère ce centre communautaire chrétien, lequel accueille, été comme hiver, randonneurs et skieurs, ne veut pas avoir à répondre devant l’évêque. Ce Centre Communautaire Chrétien, en gestion libre, se veut un outil au service des enfants et des jeunes, spécialement des écoles, collèges, lycées et aumôneries. Cure de ressourcement moral et physique, sa spécificité catholique est bien enfouie… Mgr Cattenoz a tenté de passer en douceur, en faisant adhérer à cette association un certain nombre de ses fidèles. Peine perdue, la manoeuvre a été éventée et contrecarrée. Pour le moment. Le président de cette association éducative, Guy Pondicq, craint que des groupes traditionalistes viennent résider dans le chalet. Alors l’association laisse entendre que le diocèse voudrait revendre les terrains et les chalets pour renflouer ses caisses. Accusation gratuite. Mais qui prouve qu’il est bien difficile aujourd’hui de gouverner un diocèse en France.