Liberté Politique a traduit l’homélie du nouvel évêque coadjuteur de Trenton (Etats-Unis),
Mgr David O’Connell, dite pendant la cérémonie de son ordination épiscopale, le 30 juillet 2010. En voici un extrait :
“Selon le concile Vatican II, «le Christ a donné aux apôtres et à leurs successeurs le mandat et le pouvoir d’enseigner les nations et de sanctifier et gouverner leur peuple en vérité»
(Christus Dominus, 12). Enseigner. Sanctifier. Gouverner leur peuple en vérité. Le Christ a donné ce mandat aux successeurs des apôtres. Le Christ a donné ce pouvoir. Et
à un pouvoir comme celui-ci est lié une grande responsabilité. S’il vous plaît, priez pour moi. “Servir et ne pas être servi”. Dans ma lettre d’acceptation au Saint Père
Benoît XVI, je l’ai informé du choix de ma devise. Dans sa réponse, lue ici aujourd’hui, il l’a reprise.
Un évêque sert son peuple en enseignant la vérité. La vérité qui vient de l’Évangile, la vérité qui vient de l’Église et de ses enseignements, la vérité qui vit
parmi nous, une communauté de foi, car « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18:20). Voilà comment un évêque sert, non pas en étant servi
à travers des compromis en prenant la sortie facile, non pas en étant servi en disant seulement ce que les gens veulent entendre ou ce qui les rend heureux, en essayant d’être
populaire… Comme le pape Jean Paul II l’a écrit, la vérité que nous enseignons «trouve ses origines en Dieu lui-même… [mais] il arrive que les gens fuient la vérité parce qu’ils
ont peur de ses exigences» (Fides et ratio, 7, 28). Des chrétiens ne peuvent pas fuir la vérité pour cette raison. Et l’évêque non plus. C’est comme cela qu’il sert.
Un évêque sert également en sanctifiant son peuple et en le guidant vers la sainteté. Et il n’existe qu’un chemin vers la sainteté : Jésus Christ et une relation personnelle avec
lui, convaincu par la foi comme nous devons l’être que lui seul est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14, 6). Tous les trois nous rendent saints. Jésus Christ est le Seigneur ressuscité.
Il a triomphé de la mort, de la souffrance et du mal. L’évêque est appelé, dit-on, à être un serviteur de la tombe vide, et non du statu quo. Il guide son peuple vers la sainteté en
portant témoignage de ce que signifie la tombe vide : joie, espérance, la promesse d’une nouvelle vie, et le souvenir des propres paroles de Jésus : «Je vous ai dit ces choses, pour que vous
ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde» (Jean 16, 33). C’est comme cela qu’un évêque sert.
Enfin un évêque sert en dirigeant, en guidant, en gouvernant son peuple. Ceci est peut-être le plus difficile, non seulement pour ceux qu’ils gouvernent comme évêque,
mais pour l’évêque lui-même, marqué qu’il est par la faiblesse humaine. Mais gouverner il doit, par la parole et l’exemple. Dieu donne la grâce. Et nous devons suivre. Dieu donne la
grâce. Les réponses que nous attendons de lui, les réponses que nous lui demandons peuvent parfois se révéler différentes de celles que nous attendons et demandons. Parfois la réponse est non.
«Étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie» (Mt 7, 14). C’est comme cela que l’évêque sert et voila ou ce service mène : la vie.
Servir et ne pas être servi. Enseigner. Sanctifier. Gouverner. Voila ce qu’accomplit un évêque pour le peuple de Dieu et avec le peuple de Dieu : frères évêques, amis prêtres, diacres, les
fidèles, les religieux et religieuses et les hommes et tous les baptisés, une communauté de foi.”