On se souvient des propos scandaleux de l’archevêque de
Toulouse, Mgr Le Gall. Le Député du Tarn Bernard Carayon lui répond dans une lettre ouverte dont voici des extraits :
“Monseigneur,
Je m’adresse à vous en catholique blessé et en élu outragé.
Vous êtes en charge des âmes, votre mission vous confère, au moins pour ceux qui croient au Ciel, une autorité morale singulière. Je n’ai que la légitimité que m’ont donnée mes concitoyens pour
les représenter ; et je n’ai ni le tempérament, ni la volonté de les trahir. Je crains en revanche que vous ayez outrepassé les devoirs de votre charge. […]
Nul ne contestera le droit des Eglises à rappeler et enseigner des principes : rien ne les autorise, en revanche, à outrager, à blesser, à injurier. Vous assimilez le sort des
Roms à celui des juifs : l’opinion publique assimilera le gouvernement et les fonctionnaires de l’Etat à une organisation nazie. C’est inacceptable. D’autant que, ce faisant, vous contribuez à
une effroyable banalisation des martyrs de la Shoah. […]
Vos propos vous permettent de rejoindre le cortège de chanteurs millionnaires et d’écrivains, fils spirituels de Sartre et de Beauvoir qui font la guerre à la terrasse du Café de
Flore, à Paris. Je ne trouve pas dans ce camp beaucoup d’amoureux de notre pays et de son peuple, pas plus d’orfèvres de notre droit, ni même de brebis égarées, qu’en bon pasteur vous
chercheriez à retrouver.
« Le courage, disait Jean Jaurès, c’est de chercher la Vérité et de la dire ». Jaurès, issu d’une famille chrétienne – il récitait en latin la Prière des agonisants sur le cercueil de sa mère –
formé à l’Ecole Normale Supérieure par le Républicain Lucien Herr, savait, lui, ce que les mots veulent dire et combien ils sont aussi, comme le disait à son tour André Breton, des « pistolets
chargés ». Mais le courage aujourd’hui n’est pas seulement de parler : il est d’agir, comme le fait notre Président de la République, il est d’affranchir de la vie publique les tabous que l’on
a
exorcisés depuis longtemps de la vie intime.
Le courage, Monseigneur, serait aussi pour vous de parler des Chrétiens d’Orient et d’Asie que l’on massacre dans le silence des bonnes âmes. Le courage, serait de
dénoncer les gouvernements qui, au nom de l’Islam, rasent les cimetières chrétiens et jusqu’au souvenir de leurs pauvres âmes. Le courage serait aussi de condamner les gouvernements qui
maltraitent les femmes et ignorent systématiquement les droits de l’Homme.
Le courage, voyez-vous Monseigneur, est une vertu « cardinale », à l’instar de la tempérance et de la justice. Je forme le voeu que vous en retrouviez le chemin et que vous
jugiez, précisément, avec tempérance et justice, ceux qu’un peuple souverain a désignés pour agir et non pas seulement pour « dire leur vérité », comme je le fais à votre égard.”