De Jean Madiran dans Présent du 9 juin :
“Le temps des premières communions nous a ramené cette année encore, dans beaucoup de paroisses (dans la plupart semble-t-il), le triste spectacle d’enfants à qui l’on apprend, à qui l’on
impose une communion reçue obligatoirement dans la main ; et debout, dans l’affirmation sans doute d’une dignité de la personne humaine grandie désormais jusqu’à ne plus
s’agenouiller devant Dieu. Il n’apparaît pas que, sur cette attitude visible de rupture systématique avec tout ce qui a précédé Vatican II, il y ait eu en France, depuis
Benoît XVI et malgré l’exemple insistant qu’il donne, la moindre amélioration. L’épiscopat y veille. Mais patience. Sur l’eucharistie, il n’aura pas
éternellement le dernier mot contre le Pape.
Si la « réforme de la réforme » n’avance pas beaucoup en la matière, c’est qu’en réalité il n’y avait pas une réforme à réformer, il y avait, il y a toujours une
révolution liturgique à surmonter, comme il y a toujours la révolution doctrinale dont elle procède, c’est-à-dire l’hérésie du XXe siècle toujours incrustée mais mieux
combattue dans nos premières années du XXIe.
Depuis quarante années, dans le rite de l’Eglise de France, les adultes ont encore en principe la liberté du choix : ils sont théoriquement admis à recevoir la communion sur la
langue, mais ils doivent s’y présenter debout. Ils sont soumis à la pression sociologique de la masse, il y a l’absence de sainte table, tout le monde est debout pour communier, parfois deux ou
trois courageux glissent comme ils peuvent l’esquisse d’une furtive génuflexion… ”
Pour avoir participé cette année à plusieurs cérémonies de Première communion, ce n’est plus systématique : on trouve désormais, dans certaines paroisses qui suivent la forme ordinaire, des
prêtres qui donnent la communion, d’une part dans la bouche aux premiers communiants, mais de plus en plus à genoux. Mais le reste de l’assemblée suit ensuite, restant debout et
bien souvent dans la main.