On me signale sur le blog d’Athanase une excellente petite analyse distinguant
les 7 caractéristiques majeures dans la praxis épiscopale :
1. Syndrome de la langue de bois (ou langue de buis selon l’essence dont on se prévaut).
Elle est incontestablement la pierre d’angle de l’édifice. Elle joue le rôle de la crème dans la soupe en conférant aux propos une onctuosité qui les rend digeste tout en les privant
de toute caractéristique signifiante. Le petit plus culinaire, c’est les lardons ; en l’occurrence l’introduction habile d’ « extraits choisis » d’évangile dont la finalité
ultime est d’abord de vous culpabiliser, puis de vous faire comprendre que votre interlocuteur fait preuve d’un grand savoir religieux et en filigrane, l’aveu informulé que vous l’emmerdez
profondément et que c’est pas la peine d’y revenir.
2. Syndrome de l’amour fraternel
“Si je ne parle pas de l’avortement, c’est pour ne pas blesser les personnes concernées”. De l’irénisme dans toute sa splendeur ! Et
il en est malheureusement de même pour tout sujet « sensible » ou pouvant prêter à controverse. Les maîtres mots sont : paix et conciliation. Au nom d’un amour fraternel
caricaturé, omissions et compromissions sont sanctifiées. L’image renvoyée par l’évêque devient ainsi particulièrement gratifiante ; en quelque sorte, une autre façon de proclamer :
«Voyez comme je suis bon… !». Caractéristiques associées à ce syndrome : Primat de l’affectif avec épisodes larmoyants. […]
3. Syndrome du Mitro Maso
Pour les évêques affectés par ce mal, les attaques contre l’Eglise sont vécues comme autant de démonstrations de leur ancrage dans la catholicité. En
bref et en l’exprimant différemment : «plus je reçois de coups et plus je me sens chrétien !». Travestissement de l’esprit de mortification, « l’exquise douleur »
est perçue sous les couleurs du martyre alors qu’elle n’est le plus souvent que le signe de l’abandon de toute conviction. S’installer dans la situation pérenne de victime
consentante et en savourer les délices connexes, voilà qui confine nos évêques dans un état qui s’apparente davantage à la léthargie qu’à l’extase mystique. «Les hommes batailleront, mais c’est Dieu qui donnera la victoire» (Jeanne d’Arc). Chez nos évêques, face aux attaques, point de bataille mais la zen
attitude : «Laissons nous mourir, Dieu reconnaîtra les siens…».
4. Syndrome de l’échelle de Jacob
[…] Remarquons au passage qu’il s’agit là d’une situation tout à fait symétrique à la position relativiste mais qui
aboutit au même résultat ; cette dernière affirme que tout se vaut et par voie de conséquence finit par tout accepter. La personne affligée du
« syndrome de l’échelle de Jacob » quant à elle, estime que le « profit » des perspectives à venir présente une disproportion si avantageuse par rapport aux maux
présents que ces derniers sont volontairement occultés – ce qui équivaut de fait à leur acceptation – allant ainsi jusqu’à constituer un véritable déni de la réalité ! Dans les
deux cas on est conduit à la même inactivité éthique.
5. Syndrome de l’intellectuo-stratège.
C’est l’intelligence mise au service de la stratégie ; la priorité est alors donnée au long terme. Convaincus que les difficultés
présentes peuvent s’aplanir par la mise en place d’une stratégie adéquate sur le long terme, quelques évêques se penchent goulument sur le décryptage des signes du temps pour en extraire les
éléments prospectifs censés orienter l’Eglise sur des chemins plus sereins, quitte à mettre l’Esprit Saint sous curatelle pendant le temps nécessaire à la mise en place de commissions ad
hoc… […] Les exemples sont multiples d’une lecture partielle et partiale des signes du temps :
– La connivence avec l’idéologie marxiste […]. Le soutien obstiné de la Conférence des évêques de France au
CCFD qui maintient celui-ci dans une situation de quasi monopole sur le « marché caritatif » est un exemple éclairant de cette emprise idéologique qui perdure. […]
– En acceptant l’idée même d’une rupture entre sphère publique/sphère privée, différenciation se
déclinant en termes opposés : religieux/séculier – privé/public – théologie/politique – Eglise/Etat, nos prélats positionnent de fait l’Eglise comme un groupe d’intérêt parmi
d’autres au sein de la société civile […].
– En sous estimant l’impact de l’Islam sur nos sociétés occidentales. L’aveuglement criminel de certains
prélats face au processus d’islamisation progressive de notre pays et leur refus d’y voir autre chose que la perspective positive d’un sympathique brassage multi culturel laisse
pantois. […]
6. Le syndrome du perdant
«Je suis d’accord avec vous… mais on est lié par le système». Voilà ce que l’on entend sortir de la bouche de quelques épiscopes, le tout agrémenté
d’un air de chien battu tout aussi épiscopal. Gouverner est l’une des trois missions de l’évêque avec celle d’enseigner et de sanctifier ; elle est également celle que nos braves
prélats savent le moins faire car elle appelle l’autorité, notion, semble t-il, incompatible avec le statut de bon chrétien. Etre chef, c’est savoir se
défaire d’un entourage hostile, quitte à donner quelques coups de crosse, et s’entourer de personnes de confiance. […]
7. Le syndrome du remord tardif.
«J’aurais pas dû…». « J’aurais pas dû, mais j’ai cédé ». C’est le témoignage souvent émouvant qu’ont apporté certains prélats quant à
leur positionnement passé face aux aléas circonstanciels de leur existence. […] Attitude stérile car se situant en aval de l’action, donc inopérante,
elle ne nous porte pas moins, dès l’abord, à l’indulgence car elle se révèle être le lieu d’une expérience commune du péché. La fréquentation et la soumission aux mêmes maux (ou aux mêmes
biens) façonnent la proximité et la fraternité… Ce sentiment dévoile et tisse le profil type d’une humanité pècheresse, dans ses rapports avec le bien et le
mal. « Le bien que je veux, je ne le pratique pas mais le mal que je ne veux pas, je le fais. » Il y a aussi une lucidité et un
indéniable courage à engager un travail d’analyse critique sur sa vie passée.”