L’évêque de Gap a reçu une lettre anonyme. Il y répond. Extraits :
“Que me reproche t-on ? Je cite les termes de la lettre. « La prise en charge par le diocèse d’un intégriste a surpris et mécontenté beaucoup de monde. » De qui
s’agit-il en fait ? D’un prêtre qui célèbre la messe pour la communauté Saint Pie V. Celui-ci travaille aux archives diocésaines à mi-temps. Il participe aux réunions du Conseil
presbytéral, du doyenné de Gap, il est toujours présent aux rassemblements diocésains. Il concélèbre chaque fois que l’occasion se présente. Je lui ai confié la charge de la communauté
Saint Pie V dans le cadre de l’application du « Motu Proprio » tel que le Pape l’a demandé. Depuis, cette communauté qui vivait en marge du diocèse, participe à la vie pastorale
sans se sentir ni rejetée, ni jugée, ni injustement traitée «d’intégriste». Les responsables ont accepté que la communauté Saint Pie V, sans être paroisse, ait le même statut que les
paroisses du diocèse sur le plan financier. Elle participe ainsi, de fait, financièrement à la vie du diocèse. J’ajoute que ce prêtre et les responsables de la communauté Saint Pie V
entretiennent des relations loyales avec l’évêque, le vicaire général et les prêtres du doyenné de Gap. Qu’y a-t-il d’anormal à prendre en charge ce prêtre au même titre que les autres
prêtres du diocèse ? Anormal, serait-ce la réponse que des baptisés aurait à donner à la dernière prière du Christ : «Père, qu’ils soient un comme toi et moi, nous sommes un» !
Cette prière du Christ est la prière de tout évêque. C’est une prière audacieuse et risquée. Elle engage une charge de tous les jours.
De quel droit, mettrions-nous hors de la communion, des baptisés qui, certes avec une sensibilité liturgique propre, sont en pleine communion avec l’Eglise ? Je cite encore :
«Dans le débat des critiques ont été formulées contre vous. (Le contraire m’aurait étonné. J’ai dans ce domaine une grande expérience !) Les plus jeunes les ont résumées comme ceci :
c’est par ambition qu’il fayote avec Benoit XVI ! Ce qui a entrainé que lui-même soit fortement mis en cause, ce qui n’avait pas encore été fait entre nous.» Si
mettre en application ce qu’a demandé Benoit XVI dans le «Motu Proprio» c’est «fayoter», alors nous sommes plus d’une centaine d’évêques en France à «fayoter». Quand tout le monde fayote
il y a peu de chance de tirer bénéfice de son fayotage !”
Que Mgr Di Falco ne cède pas à la pression moderniste, voilà une bonne chose. Mais néanmoins, il faut rappeler que, concernant l’application du motu proprio, il n’y a qu’une seule messe
paroissiale selon la forme extraordinaire du rite romain pour tout le diocèse de Gap.